jeudi, État et Ðépartement de Mayotte ont procédé à la signature du contrat de plan régional de développement de la formation et de l’orientation professionnelle (CPRDFOP) dans l’hémicycle Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. Son but est de tenir compte au plus près des besoins immenses du territoire afin d’améliorer la qualité des formations existantes.
Dans un hémicycle Younoussa-Bamana archi-comble, ce jeudi, élus départementaux, préfet, chefs de services et surtout beaucoup de professionnels du secteur de la formation sont venus assister à la signature du contrat de plan régional de développement de la formation et de l’orientation professionnelle (CPRDFOP) 2023-2027. Il s’agit d’un contrat qui engage l’État, le conseil départemental de Mayotte, l’autorité académique et les partenaires sociaux. Il a pour objectif d’œuvrer collectivement en faveur de la population s’agissant de la formation et de l’orientation professionnelle sur le territoire.
Le conseil départemental entend ainsi marquer sa volonté de restructurer l’offre de formation professionnelle, l’une de ses compétences. « Ce dispositif s’adresse aux jeunes à la recherche de qualification professionnelle, aux salariés qui veulent se réorienter ou acquérir plus de compétences, aux entrepreneurs des PME qui ont besoin de se former, pour acquérir davantage d’autonomie dans la gestion de leurs structures. C’est en quelque sorte une manière de répondre aux attentes des futurs bénéficiaires d’ici 2027 et même au-delà », a expliqué Hawa Ayouba Raphaël, l’agente qui travaille dans la formation et qui a été très impliquée dans l’élaboration de ce contrat. « Contrairement à d’autres contrats de cette importance, le CPRDFOP ne dispose pas de fonds spécifiquement dédiés. En effet, il s’articule avec d’autres documents stratégiques notamment le Pacte ultra-marin d’investissement dans les compétences (PUIC) », a-t-elle détaillé. Par ce canal, la collectivité départementale s’engage à investir 53 millions d’euros à l’horizon 2027 pour appuyer la montée en compétences des Mahorais en situation de fragilité et très éloignés de l’emploi. Cette enveloppe va se combiner au budget formation hors pacte. À titre d’exemple, le Département a investi plus de 28 millions d’euros en 2023 dans la formation professionnelle sur le territoire.
« Que l’action soit au rendez-vous »
Au-delà de l’optimisme affiché par les élus et les responsables administratifs du Département, des participants à cette cérémonie de signature ont appelé à ce que ce ne soit pas qu’un bout de papier. Mohamed Fardi, vice-président du Medef Mayotte, explique : « quand il y a un mariage, on est toujours content, toujours heureux. Mais pour qu’il dure longtemps et ait un impact, il faut des actions de l’ensemble des acteurs. À notre niveau, nous demandons que l’action soit au rendez-vous à présent que ce CPRDFOP est signé. Que la relance de la formation soit effective dans tous les secteurs parce que souvent nous entendons dire qu’il faut déjà embaucher les jeunes avant de les former, hors les entreprises locales sont en crise, elles sont toutes en souffrance avec des fermetures partout dans tous les domaines ». Appelant à accompagner les chefs d’entreprise, il plaide également en faveur d’une association de tous les acteurs locaux dans l’évaluation des actions de l’État et du Département sur le territoire dans l’intérêt du développement de Mayotte.
Une subvention départementale pour Zena
Ce jeudi, en commission permanente, les élus du conseil départemental de Mayotte ont voté à l’unanimité une subvention de 500.000 euros pour soutenir le projet de la compagnie aérienne Zena Airlines. Elle doit servir à sécuriser le certificat de transport aérien (CTA) de la compagnie. Un vote dont s’est félicité la conseillère départementale Hélène Pollozec qui défend ardemment le projet des frères Novou. « Le désenclavement de Mayotte est une priorité pour le développement de notre territoire. Le dynamisme de la ligne Mayotte-Paris doit avant tout profiter à notre île », a-t-elle déclaré sur X.
Journaliste politique & économique