La mission locale en collaboration avec l’école d’apprentissage maritime ont organisé une journée d’information à la mairie de Labattoir ce mercredi. L’intérêt de cet événement est de se rapprocher des jeunes sans emploi ni formation afin de leur faire découvrir les différents métiers de la mer et susciter quelques vocations.
« L’école maritime n’attend que vous ! » C’est la phrase que martèle l’une des enseignantes de l’école d’apprentissage maritime à la vingtaine de jeunes, pris en charge par la mission locale, assis en face d’elle. Durant près de deux heures, son collègue et elle présentent les différentes formations que propose leur établissement, ainsi que les métiers de la mer que ces jeunes sont loin d’imaginer. « Je pensais que les métiers de la mer consistaient uniquement à être pêcheur. Mais j’ai découvert ici qu’il n’y a pas que la pêche. On peut être mécanicien, cuisinier, et même photographe en mer », s’étonne Fakri, 20 ans. Cet amoureux de la photographie pense d’ailleurs avoir trouvé le métier de ses rêves grâce à cette matinée d’information. « J’aimerais être photographe dans un bateau. Je fais déjà un peu de photo et j’aime la mer. Je suis rassuré de savoir que je peux combiner les deux », assure-t-il. Une vocation est née, et c’est ce que recherchent les représentants de l’école. « Nous les encourageons à embrasser ces métiers parce que ce sont les métiers d’avenir. Les filières qui intéressent le plus sont celles de la plaisance et de la marine nationale », indique Chamsidine Anlifayadhu, formateur dans l’établissement. Malheureusement, pour certains jeunes présents ce jour-là, l’école d’apprentissage maritime ne s’occupe pas de la marine nationale, ils n’ont donc pas pu être guidés à ce niveau.
Au plus près des jeunes
Faire découvrir les professions de la mer et les formations qui s’accompagnent permet de susciter des vocations. Et les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans la société ont l’impression d’être enfin estimés. « C’est une bonne chose que la mission locale et l’école maritime soient venus jusqu’à nous. Cela prouve qu’ils s’intéressent à la jeunesse de Mayotte », déclare Ben Walid, âgé de 19 ans. C’est d’ailleurs tout l’intérêt des évènements comme celui-ci organisé par l’organisme de l’insertion professionnelle et sociale des 16-25 ans. « Nous faisons de l’information de proximité… La plupart des centres de formation sont en Grande-Terre, alors nous essayons de les faire venir en Petite-Terre parce que nous savons que ces jeunes ont des soucis de mobilité », explique Nayar Saïd, conseiller en insertion socio-professionnelle à la mission locale de Petite-Terre.
Le public visé ce jour-là par l’école d’apprentissage maritime a été spécialement choisi. Les jeunes sont en décrochage scolaire et font partie du dispositif Garantie jeunes de la mission locale. Ils sont « en situation de grande précarité vers l’emploi ou la formation ». Suivis par la structure pour une durée oscillant entre neuf mois et un an en moyenne, ils n’ont donc pas de temps à perdre et doivent trouver un travail ou une formation. La matinée d’information de l’école d’apprentissage maritime a éveillé la curiosité de certains qui affirment vouloir s’engager dans les métiers de la mer. Mais les places sont chers dans l’établissement. « Chaque année, nous recevons entre 100 et 150 candidatures pour le CAP alors que nous sommes limités à 25 places. Nous faisons passer des tests et prenons les meilleurs », rappelle Chamsidine Anlifayadhu. Le CAP étant ouvert à tous, ces jeunes pris en charge dans le dispositif Garantie jeunes ont-ils des chances de faire partie des meilleurs ? Rien n’est sûr, mais ils restent motivés et déterminés à reprendre leur vie en mains.