L’agence de l’Outre-mer pour la mobilité et le Service militaire adapté ont renouvelé un protocole d’accord le 14 septembre dernier. Pour l’occasion, le directeur général de LADOM Florus Nestar était en déplacement au régiment de Mayotte ce jeudi, pour signer la déclinaison territoriale de cette convention. Un partenariat clé pour le 101ème département, dont le taux de chômage avoisine toujours les 30%.
Mayotte a “ouvert le feu”, pour reprendre l’expression du directeur général de L’agence de l’Outre-mer pour la mobilité (LADOM). Florus Nestar est en visite de deux jours sur le territoire, dans le cadre du renouvellement d’un partenariat avec le Service militaire adapté (SMA). Signé le 14 septembre dernier sous l’impulsion du ministre Sébastien Lecornu, ce partenariat national – dont la première mouture remonte à 2017 – doit être décliné dans les Outre-mer, sous la forme d’un protocole territorial propre à chacun. Après l’île au lagon, le directeur général poursuivra ainsi son tour des territoires ultramarins.
Mais c’est à Mayotte qu’il a choisi de poser ses bagages en premier. “Quand on connaît l’importance du chômage ici, nous avons un effort particulier à faire pour accompagner les Mahorais dans cette quête de compétences vers l’emploi”, explique Florus Nestar, à l’occasion de la signature de la convention au Régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA), ce jeudi.
Assurer l’insertion professionnelle des jeunes
Le but du protocole d’accord : mieux assurer la coordination des missions réalisées par LADOM et le régiment, et ainsi favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de Mayotte. “À chaque fois que je suis dans les Outre-mer, je ne rate pas l’étape du RSMA…et pas que pour le déjeuner”, plaisante le directeur général dans un clin d’œil respectueux à son partenaire renouvelé. “Ce partenariat est robuste car nous avons le même objectif de montée en compétences des jeunes ultramarins pour leur assurer une insertion professionnelle”, insiste-t-il.
Bien sûr, tous les jeunes qui souhaitent bénéficier de l’aide de l’agence pour leur mobilité vers une formation ne passent pas forcément par le RSMA. “Mais ceux de chez vous passent par nous pour les aider à se professionnaliser.” Une complémentarité entre les deux organes de formation, qui doit permettre “d’être plus efficaces” dans l’accompagnement des jeunes en mobilité.
Un catalogue étoffé
La nouvelle convention élargit ainsi les possibilités de déplacement pour ces candidats au départ, afin qu’ils puissent “bénéficier de la formation, là où elle se trouve”, précise Florus Nestar. Exemple : un jeune Guadeloupéen qui souhaite développer son savoir-faire dans la menuiserie pourra s’envoler pour la Guyane si elle possède le plateau technique le plus adapté. Et mieux encore, puisque LADOM étoffe aussi son catalogue à l’international, par “bassin océanique”. “L’aide à la mobilité est là lorsque sur votre territoire, vous n’avez pas trouvé votre formation, soit parce que cette formation n’existe pas, soit parce qu’elle est saturée”, rappelle le directeur. Autre bonne nouvelle : la signature d’une convention entre LADOM et Pôle emploi, qui permettra là encore de proposer davantage d’offres de formation. Le directeur général de l’agence a rendez-vous ce vendredi pour formaliser ce nouvel arsenal.
“Je me réjouis de cet élargissement avec la possibilité non seulement de poursuivre cette mobilité vers la métropole, élargie avec le partenariat Pôle emploi et également élargie avec le bassin océanique qui nous permettra d’envoyer nos jeunes vers la Guyane ou la Martinique, et inversement”, salue le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois, le commandant du RSMA. Sur une année pleine, en 2019, le régiment a réalisé “plus de 100 mesures de mobilité vers la métropole”, chiffre-t-il. Ce partenariat renouvelé, et étoffé, s’inscrit dans la montée en puissance du RSMA de Mayotte, qui se verra bientôt doté d’une nouvelle compagnie, annoncée en août par Sébastien Lecornu lors de sa visite ministérielle.
La nouvelle convention LADOM/SMA ouvrira 50 mesures de mobilités à destination de tous les Outre-mer. “On en prendra 49 !”, lance le lieutenant-colonel. Premier arrivé, premier servi !