Au sein de la maison de quartier intercommunale Dagoni La Vigie, chaque semaine les volontaires viennent apprendre les rudiments de la couture. Un atelier qui répond aux vocations de sa structure d’accueil que sont l’apprentissage et la diffusion populaire des savoir-faire artisanaux.
Aiguilles, épingles, fils, ciseaux, mètres ou encore machines à coudre, les apprentis de la maison de quartier intercommunale Dagoni La Vigie ont tout le matériel nécessaire pour se tisser un avenir radieux. Leur professeur, Mohamed Chambeni, aborde avec eux les bases de cet art ancestral. Un bon moyen pour les élèves d’obtenir par la suite un métier et s’insérer dans la société.
“Nous avons commencé cet atelier il y a trois mois”, explique Mohamed Chambeni, couturier professionnel et médiateur social. “Aujourd’hui, nous travaillons à l’élaboration de costumes pour le spectacle de fin d’année des élèves de l’école du civisme.” Entrepreneur la semaine et professeur les week-ends, il partage sa passion et ses connaissances. “J’ai d’abord été formé à la création de vêtements pour hommes avant d’apprendre à en confectionner pour les femmes”, détaille le professionnel de la mode. Ses apprentis quant à eux se plongent directement dans le grand bain. Jupes, chemises, pantalons… En quelques heures de cours, ils abordent tous les modèles et tous les styles.
Une formation aux multiples aspects
Si la couture demande dextérité et créativité, les élèves doivent également maîtriser quelques bases théoriques. “Nos élèves doivent avoir un minimum de bagages mathématiques pour faire des additions rapides et en français pour lire les fiches de cours”, expose-t-il en montrant du doigt les documents. Découper à la bonne taille, prendre les mesures sur un mannequin et créer un vêtement qui épouse parfaitement ses formes, voilà qui demande beaucoup de concentration. Dans le calme de la classe où seul résonne le bruit des machines à coudre, Fourhia sourit une étoffe à la main. “J’aime beaucoup faire cela. La couture me passionne et j’adorerais en faire mon métier”, partage l’habitante de Pamandzi. Si elle avoue n’avoir jamais touché à une machine à coudre avant de débuter cet atelier, elle n’imagine plus sa vie sans cette activité. “Ce que je préfère, c’est créer des vêtements pour moi et ma famille”, s’exclame la jeune femme.
Travail d’équipe et objectifs
D’ici le 30 juin, les couturiers de La Vigie devront réaliser pas moins de vingt costumes pour habiller les enfants des deux classes de l’école du civisme. En seulement deux heures par semaine, la tâche est ardue mais leur professeur croit en leurs capacités. “Chaque week-end, on accueille une dizaine de personnes, hommes et femmes désireux d’en apprendre davantage. Certains ne connaissaient rien de la couture avant d’intégrer ce cours et je suis très fier de leur progression”, se félicite Mohamed Chambeni. Si cette formation aborde les bases de la discipline, ici, tous espèrent pouvoir par la suite se professionnaliser en devenant salariés dans des entreprises ou en créant, pourquoi pas, leur propre enseigne.