Viol aggravé sur mineure au commissariat de Mamoudzou : le dossier sera réexaminé mardi prochain

La semaine dernière, un policier adjoint de sécurité a été mis en examen pour viol aggravé sur une mineure de moins de 15 ans. L’agent a ensuite été libéré sous contrôle judiciaire. Yann Le Bris, procureur de la république, a fait appel de la décision et demande la détention de l’homme de 19 ans.

L’histoire se passe le 28 février dernier, dans la soirée. En service, le policier aurait fait venir la jeune fille de 14 ans devant le commissariat. Selon ses proches, ils étaient amis. Le jeune homme, de cinq ans son aîné, avait même pris l’habitude de lui apprendre à conduire. C’est donc sans aucune appréhension qu’elle l’a rejoint au commissariat. Arrivée sur place, et ne voyant pas la voiture, la jeune femme aurait commencé à se poser des questions. Elle aurait déclaré à sa famille, avoir “remarqué qu’il était bourré”. Inquiète, elle aurait cherché à partir. C’est à ce moment que l’adjoint de sécurité l’aurait menacé avec son arme, la forçant à le suivre jusqu’au fond du parking, dans une maison abandonnée.

Il l’aurait alors obligée à lui faire une fellation, gardant l’arme pointée sur elle pendant tout l’acte. Selon ses proches, l’adolescente est traumatisée. “Elle souffre, elle s’enferme, elle ne veut pas parler ”, témoigne un membre sous couvert d’anonymat. L’auteur présumé des faits, lui, a passé 48 heures en garde-à-vue, avant d’être placé sous contrôle judiciaire vendredi dernier, avec interdiction d’entrer en contact avec la victime. “Cette personne n’avait pas lieu d’être dans la police”, martèle Me Nadjim Ahamada, l’avocat de la plaignante, en soulignant le caractère aggravant lié à l’état d’ébriété de l’agent sur son lieu de travail et à l’âge de la jeune fille.

 

Le procureur fait appel de la décision

 

Placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention, l’agresseur présumé est actuellement dehors. Décision aussitôt contestée par le procureur de Mayotte Yann Le Bris qui a choisi de faire appel. Comme le juge d’instruction, il avait soulevé qu’il y avait “des risques de pression sur la victime ou les témoins et des risques de réitération des faits”. “J’ai aussi ajouté un risque de trouble à l’ordre public parce que les faits ont eu lieu dans le commissariat” déclare-t-il. Le dossier sera examiné mardi prochain.

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