Une vingtaine de prisonniers se rebellent à Majicavo, la gendarmerie obligée d’intervenir

Alors qu’ils se trouvaient dans la cour, dimanche après-midi, des prisonniers ont refusé de réintégrer les locaux de la prison de Majicavo-Koropa, alors qu’un paquet a été lancé depuis l’extérieur. Pire, ils se sont armés de pierres en démontant un muret. La gendarmerie a dû intervenir pour rétablir l’ordre.

L’atterrissage d’un objet, au beau milieu de la cour, a mis la pagaille, dimanche en début d’après-midi, à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa.”Les agents pénitentiaires ont pris la bonne décision de faire rentrer les 31 prisonniers dans la cour à ce moment-là”, raconte Muriel Guégan, la directrice interrégionale des services pénitentiaires de l’Outre-mer. Une douzaine de détenus ont obtempéré, alors que les autres se sont concertés et ont refusé de revenir. “Il y a alors eu une phase de négociations”, continue la directrice, décrivant des individus “très déterminés”. De source interne, les réfractaires ont décidé de s’armer en démontant les pierres d’un muret. Ce qui a empêché les agents pénitentiaires d’aller les chercher.

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La direction a alors prévenu la préfecture de Mayotte pour demander que les gendarmes interviennent, sous la supervision du procureur de la République. “C’est le protocole en Outre-mer”, indique Muriel Guégan. En lançant des fumigènes, la gendarmerie a délogé les fauteurs de troubles de la cour “sans difficultés majeures”. Au total, la mutinerie a duré plus de trois heures.

Quatre “provocations directes à un attroupement armé

“Ce [lundi] matin, l’établissement fonctionne normalement”, assure la directrice interrégionale. La cour a toutefois été condamnée tant que les dégâts sont encore visibles. Aucun paquet n’a été retrouvé durant les fouilles. Selon un surveillant, il pourrait contenir de la drogue consommée par les détenus avant l’intervention des gendarmes. Des sanctions ont été prises en interne avec des placements dans les cellules du quartier disciplinaire. Elles devraient se poursuivre au niveau judiciaire maintenant. Les prisonniers vont être auditionnés par le parquet de Mamoudzou. Plusieurs infractions ont été relevées, notamment pour des violences et des dégradations. Quatre des dix-neuf mis en cause, qui font figure de leaders, vont devoir répondre de “provocation directe à un attroupement armé”. Des comparutions immédiates interviendront ensuite.

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