Mayotte entravée par de nombreux barrages

Les premiers barrages ont commencé à être érigés vers 4h45 ce lundi matin, comme au rond-point de Chirongui direction M’ramadoudou, ou encore celui du col de Chiconi. Plusieurs collectifs, dont le comité de défense des intérêts de Mayotte (Codim) ou encore le collectif des citoyens de Mayotte 2018, ont bloqué les routes pour protester contre l’insécurité, d’après la gendarmerie, qui a été au contact des manifestants sur plusieurs barrages. Ils étaient également mobilisés pour demander l’évacuation du camp de Cavani. Certains ont été levés tôt le matin, et sans force. Parfois, il ne s’agissait que d’une poubelle au milieu de la route, retirée à l’arrivée des forces de l’ordre. « On n’avait pas affaire à des gens complètement hostiles, en tous cas, nous n’avons recensé aucun incident », nous indique la gendarmerie.
Un barrage vers Dzoumogné, trois vers Barakani, un à l’intersection Chiconi-route nationale 2, un autre à proximité du rond-point de Tsingoni direction Soulou (photo), un cocotier sur la voie à M’ramadoudou, le village de Combani également bloqué à l’intersection rue du Commerce… Quelques-uns ont laissé passer les bus scolaires, tous ont laissé passer les véhicules de secours. Vers 18h15, il y en avait encore à Chirongui et à Soulou par exemple. Celui de Chirongui devait néanmoins être levé entre 17h et 19h pour laisser les gens rentrer chez eux, avant d’être remis pour une durée indéterminée.
Si les informations sont parcellaires et qu’il n’y a pas de certitude, il est fort probable que des barrages entravent encore les routes mahoraises ce mardi.

« La situation deviendra vite incontrôlable »

Saïd Omar Oili s’alarme de la situation sécuritaire à Mayotte et des tensions autour du stade de Cavani actuellement occupé par des migrants. Dans une lettre adressée au Premier ministre Gabriel Attal, le 18 janvier, le sénateur mahorais fait part de ses inquiétudes et indique « le climat social peut se dégrader encore plus dans les prochains jours ». Il demande des mesures pour arrêter les flux migratoires venant notamment d’Afrique de l’Est et que l’État empêche l’équipement sportif de Cavani de « se transformer en zone d’accueil des ressortissants d’Afrique de l’Est ». Pour lui, si de telles mesures ne sont pas prises, « la situation à Mayotte deviendra vite incontrôlable ».

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