La rivalité entre les deux villages déborde sur des affrontements avec les forces de l’ordre. Illustration le week-end dernier, avec près de 80 militaires engagés deux nuits consécutives.
Miréréni et Combani à feu et à sang. Dans des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, des riverains alertent les pouvoirs publics. Sur X (ex–Twitter), démonstration est faite du surréalisme des scènes de violences qui rythment le quotidien des habitants dans ces deux villages. Tournée à Miréréni, une vidéo amateur montre un véhicule blindé à roues de la gendarmerie (VBRG) touché par un cocktail molotov, jeté par un « individu isolé » depuis un toit… La scène se serait produite dimanche 26 novembre, en fin de journée. D’autres clichés témoignent d’actes de vandalisme commis sur les automobiles stationnés sur place.
D’après la gendarmerie, des affrontements, véritables luttes intestines entre jeunes des deux villages, ont été signalés dès jeudi. Au lendemain, les assaillants ont érigé plusieurs barrages sur la RD3, s’en prenant aléatoirement aux automobilistes sur place en les caillassant. Dans la nuit de vendredi à samedi, un premier véhicule a été incendié à Combani, entraînant le déploiement de près de 80 gendarmes sur place. Ce sont ensuite les militaires qui ont été pris pour cible. Leur dispositif –visant avant tout à empêcher les troubles à l’ordre public– a ainsi été renouvelé au lendemain, dans la nuit de dimanche à lundi, à Miréréni et Combani. Sur l’ensemble du week-end, il n’y aurait eu aucun blessé, que ce soit du côté des participants aux émeutes ou de celui des forces de l’ordre.
Merci à nos fameux magistrats à Mayotte de permettre cela en sachant que lorsque tu te défends face à ces individus tu finis incarcéré courage aux force de l’ordre et aux Mahorais ! pic.twitter.com/ieNwekpMoO
— Co2 ? (@Dioxyde2C) November 26, 2023
Une enquête ouverte
Dans l’objectif d’identifier les « leaders » de ces groupes de jeunes, mais aussi de faire la lumière sur les nombreuses dégradations recensées – dont celle d’un engin de chantier à Miréréni, dans la future zone commerciale – une enquête judiciaire a été confiée à la brigade de gendarmerie de Sada avec la supervision des gendarmes de Koungou et de la brigade de recherches. Aucune interpellation n’a donné suite à ces faits, pour l’heure.
Impossible de dire si ces affrontements ont fait tache d’huile, mais les évènements déplorables du week-end n’ont pas été circonscrits à ces deux villages. Du côté de Tsararano, une dizaine de jeunes a tenté de s’introduire dans les locaux de l’hôtel de police municipale samedi soir. Sans succès car la bande a été repoussée in extremis par la gendarmerie. D’autres heurts ont éclaté plus au nord sur la RN1 avec des caillassages signalés à hauteur de Majicavo–Koropa.
Une information judiciaire ouverte concernant la femme égorgée de Doujani
Après la découverte du corps sans vie d’une femme dans un champ à Doujani, le 10 novembre, le Parquet de Mamoudzou a ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire, a-t-on appris auprès du procureur de la République, Yann Le Bris. Pour rappel, cette mère de famille âgée de 42 ans avait été retrouvée égorgée, à proximité de la carrière de Doujani, en plein jour. Le secret de l’instruction étant en vigueur, le procureur n’a pas donné de plus amples informations.