« Le dernier joueur a reçu un coup sur la tête »

La demi-finale de la coupe de Mayotte de football U15 s’est soldée par la victoire de l’entente des clubs de Koungou, ce dimanche, mais aussi par l’agression de ses joueurs, venus concourir à Majicavo. Djamil Abdallah, dirigeant du FC Ylang de Koungou, et les joueurs redoutaient cette situation. 

Dimanche 15 octobre, l’entente des clubs de Koungou disputait la demi-finale de la coupe de Mayotte de football U15 contre le FC Majicavo-Koropa, chez ces derniers. Trois semaines auparavant, alerté par ses joueurs, Djamil Abdallah, dirigeant du FC Ylang de Koungou, avait fait part de ses inquiétudes à la Ligue mahoraise de football concernant cette rencontre et la sécurité de son équipe. « On avait peur que nos jeunes de Koungou se fassent agresser à Majicavo. On a demandé si le match ne pouvait pas se disputer ailleurs », précise l’éducateur. 

Mais la demande ne semble pas avoir été prise en compte. Le FC Majicavo-Koropa s’engage, de son côté, à assurer la sécurité des joueurs. « On leur fait confiance, on n’était pas inquiets pour la sécurité sur le terrain, mais autour », affirme Djamil Abdallah. Le match s’est donc bien déroulé, l’entente USCJ Koungou/FC Ylang a remporté la demi-finale 4 à 3. Mais quelques minutes avant de rejoindre les voitures, vers 12h30, Djamil Abdallah et ses joueurs âgés d’une quinzaine d’années sentent que l’ambiance commence à chauffer à l’extérieur du terrain. 

Un joueur blessé à la tête 

« On a réussi à rejoindre nos véhicules grâce aux dirigeants du club de Majicavo, mais le dernier joueur a reçu un coup sur la tête avant de réussir à entrer dans la voiture », détaille l’éducateur, qui aurait redouté une issue bien pire sans la présence du FC Majicavo-Koropa. Les agresseurs, sans rapport avec le match, auraient ensuite attaqué le véhicule, avant que ce dernier n’arrive à fuir à Koungou. Là, les gendarmes et les pompiers sont alertés. Le jeune homme blessé est pris en charge et transporté au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Il serait rentré chez lui le soir-même.  

« Plusieurs jeunes n’ont pas voulu venir au match pour éviter cela. En tant qu’éducateur, cela fait qu’on s’interroge, car normalement le foot, le sport, est une réponse à apporter à la violence », déplore Djamil Abdallah, qui prône depuis dix-neuf ans la réinsertion par le sport, et qui rassemble justement les clubs de Koungou depuis deux ans afin de lutter contre la violence entre les jeunes. 

Des gendarmes interviennent en marge du match 

De son côté, la gendarmerie confirme avoir dû intervenir dans l’après-midi pour des mouvements de foule entre supporters dans un premier temps, puis pour des jeunes qui jetaient des pierres sur les usagers de la route. Une vingtaine de personnes auraient été impliquées dans les caillassages. Deux auteurs ont été interpellés. Du gaz lacrymogène a été utilisé pour faire revenir le calme dans le secteur. 

Un match de basket sous haute tension et affrontements à Tsararano

Il y a eu du mouvement en Petite-Terre en marge d’un match de basket, ce dimanche 15 octobre, vers 14h. Il s’agissait d’une rencontre entre Pamandzi et Labattoir. Le match a dû se jouer à huis-clos, au vu de l’agitation qu’il y avait autour du gymnase avant l’ouverture. Si la plupart des spectateurs sont rentrés chez eux en toute quiétude, d’autres ont commencé à s’invectiver. La gendarmerie a dû intervenir. Un individu particulièrement virulent, qui s’en est pris aux forces de l’ordre, a été interpelé.  

Plus tôt dans le week-end, à Tsararano, vendredi soir, une quarantaine de gendarmes mobiles ont dû être déployés à cause de barrages et d’affrontements entre bandes rivales. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés. S’il n’y a pas eu d’affrontements pendant quatre heures, mais les gendarmes ont néanmoins été déployés de 20h à minuit.  

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