Devant le siège de la Somapresse, rue Salamani à Cavani, un homme de 45 ans est décédé après avoir été attaqué par une bande de jeunes. Les motifs du meutre survenu lundi soir, vers 19h30, sont flous, tout comme l’identité des adolescents présents.
Résident à M’tsapéré, Maoulida Boinaidi a perdu la vie lundi soir vers 19h30 à Cavani. Alors qu’il quittait l’un de ses terrains situé rue Salamani, un groupe s’en est pris à lui devant la société mahoraise de presse. Les raisons de ce drame restent pour le moment toujours méconnues. Cela pourrait être une conséquence des affrontements entre M’Tsapéré et Doujani qui se sont étendus jusqu’à Cavani. Selon plusieurs riverains, des adolescents âgés d’une quinzaine d’années étaient particulièrement nerveux depuis vendredi soir. Le meurtre pourrait aussi être lié au chantier de la défunte victime, régulièrement squatté par des individus.
Habitués à fumer ou à écouter de la musique en début de soirée sur le perron de la Somapresse, plusieurs semblaient particulièrement excités cette nuit-là. « J’en ai entendu un dire : « coupe-coupe ou couteau, je n’hésiterais pas » », raconte un témoin, qui souhaite rester anonyme. En tout cas, c’est en descendant la rue en question que l’homme de 45 ans a été attaqué et a reçu plusieurs coups à la tête de la part d’un ou plusieurs agresseurs. L’autopsie devra déterminer de quelle arme blanche il s’agit. Appelés rapidement sur les lieux, les secours n’ont rien pu faire pour le réanimer. Maoulida Boinaidi est décédé sur place.
Des témoins qui vivent dans la peur
Mardi matin, les habitants admettaient vivre dans la peur. Car si certains jeunes ne leur sont pas inconnus, il leur est difficile de donner des noms aux policiers. « Ma fille de 8 ans est venue me dire qu’un homme s’est fait agresser. Imaginez la nuit qu’elle a passée », déplore Ahjmad, un habitant d’une rue adjacente. Comme d’autres, il regrette que les forces de l’ordre n’aient toujours pas appréhendé de suspect, mais concède qu’il a peur « des représailles » sur sa famille. « Je suis rentrée du travail et j’ai vu le corps par terre », témoigne Linda*, une autre voisine. Si elle voit régulièrement des jeunes traîner le soir devant le siège du journal, elle se défend de connaître leurs identités. Pour l’heure, elle s’inquiète surtout pour elle et sa fille de cinq ans. « Elle dit tout le temps : délinquant, délinquant depuis [lundi] soir », fait remarquer la mère de famille. « Ils sont allés trop loin cette fois-ci », poursuit-elle. Malgré des noms ou des photos glanés ici et là, aucune interpellation n’a pu être effectuée le lendemain selon des sources policières. Vers midi, la police judiciaire s’est rendue sur les lieux pour relever les empreintes.
* le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité
Un barrage monté à M’Tsapéré
Village de résidence de Maoulida Boinaidi, M’Tsapéré affichait une banderole de colère, mardi après-midi, sur la route nationale. Le message « Rilemewa Ouwoulawa » (« Nous en avons marre d’être tué ») était ainsi mis en évidence au milieu de la voie, au niveau de Séna. En-dessous, deux voitures et un scooter complétaient le barrage. « Tout le monde ici est choqué », se désolait Dani*, un habitant de cette localité qui « a toujours été comme ça ». Exaspéré « qu’on tue pour des bêtises », il est venu discuter avec sa communauté, après avoir appris le matin-même ce qu’il s’était passé. Autour de lui, les anciens craignaient, ou parfois souhaitaient, que ce crime entraîne des représailles entre quartiers.
* le prénom a été modifié