Les surveillants pénitentiaires de la prison de Majicavo-Koropa ont découvert les corps inertes de deux prisonniers, vers 7h, ce vendredi 22 décembre. Alors que les deux ne partageaient pas la même cellule, la drogue pourrait être la cause des décès.
« Vers 7h, les collègues ont fait l’appel, comme tous les matins. C’est là qu’ils ont découvert que les deux prisonniers étaient morts », raconte Mouhamadi Houmadi, le secrétaire FO Justice. Ce vendredi matin, les deux hommes se trouvaient dans deux cellules différentes. L’hypothèse pour le moment est la mort par overdose selon les premières constatations du médecin, la chimique circulant à l’intérieur du seul établissement pénitentiaire de l’île grâce à des complices en dehors. « Il y a des filets antiprojections, mais ils arrivent régulièrement à monter dessus », reconnaît le syndicaliste. Il arrive parfois que les prisonniers soient envoyés à l’hôpital en raison de la consommation de drogues. Mais les décès « sont assez rares ».
Selon nos informations, l’un d’eux est un des meurtriers de Christophe Brousset, un restaurateur de 38 ans poignardé à Kawéni en avril 2016 alors qu’il venait chercher son fils au judo. Agé de 22 ans, il avait été condamné à vingt ans de prison au mois de mars. Le deuxième, âgé d’une vingtaine d’années également, était en attente de son procès.
300% d’occupation en centre de détention
Le centre de détention accueille normalement des prisonniers pour des peines longues. Sauf que la surpopulation (avec 300% d’occupation) est telle que des détenus accueillis sont mis là même s’ils purgent des petites peines ou sont en attente de leurs procès. Pour le délégué syndical, la surpopulation pousse les prisonniers à être de plus en plus récalcitrants. Et l’insécurité actuelle n’améliore en rien la vie à l’intérieur de la prison. « Sur les cinq derniers jours, on a fait rentrer vingt détenus », rappelle-t-il.
Alors qu’ils ont été stoppés en raison du mécontentement des agents de La Réunion, les transferts vers d’autres établissements pénitentiaires vont reprendre. « On est solidaires avec eux, et eux, avec nous. Nous aussi, on trouve que c’est déplacé le problème », poursuit le représentant FO Justice. Chaque semaine, en alternance, un départ se fera vers La Réunion et la métropole. Mais la situation restera tendue tant que l’extension de l’actuelle prison (en étude) et la construction de la deuxième (deux sites seraient privilégiés) ne sont pas réalisées.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.