Pris à partie par une bande d’individus, un jeune homme originaire des Comores est décédé ce samedi, dans un nouvel épisode de violences qui a aussi ciblé les lycéens et un contrôleur de bus. En réaction, les transporteurs scolaires ont déposé un droit de retrait, effectif dès ce lundi.
Le compteur s’affole. Entre Combani et Miréréni, la violence semble être montée d’un cran avec l’agression mortelle ce samedi d’un automobiliste. Prise à partie par une bande d’individus et poignardée, la victime, un homme d’une trentaine d’années originaire des Comores, a tenté de s’enfuir avant de succomber à ses blessures. “Peu de temps après ce premier acte, un lycéen puis un agent des transports scolaires ont été agressés, blessés et pris en charge par les services de secours”, a indiqué la préfecture en fin de journée.
Les faits se sont déroulés entre 4h et 6h du matin samedi, à l’heure où des élèves attendaient encore leur bus pour se rendre dans leurs établissements scolaires. “On peut dire qu’il y a un lien. Après avoir commis ce meurtre, les mêmes auteurs ont agressé les lycéens qui attendaient leur bus et le contrôleur qui était là à veiller sur les lieux”, rouspète Anli Djoumoi Siaka, le délégué Force ouvrière (FO) Transports. Face à l’agression de leur collègue, les transporteurs scolaires ont décidé de déposer un droit de retrait collectif illimité, qui commence dès ce lundi et doit se poursuivre jusqu’à la rentrée 2021-2022, le 23 août prochain. De quoi pousser les parents à “prendre leurs responsabilités”. “Ils devront emmener eux-mêmes leurs enfants, qui doivent pour certains passer des examens, à l’école. Ils sentiront ainsi nos souffrances quotidiennes sur le réseau”, ajoute le représentant syndical qui demande notamment que les auteurs de caillassages, les parents ou les élèves qui dégradent les bus soient identifiés et paient la facture.
Pas d’interpellation à ce stade
“J’invite à la prudence sur le détail des faits puisque nous n’avons pas entendu de témoin direct et nous n’avons pas non plus interpellé les auteurs”, tempère toutefois le procureur de la République, Yann le Bris. “Il n’est pas exclu que les autres agressions soient liées mais il faut pour cela que les services de gendarmerie poursuivent leurs investigations.” À l’heure où nous écrivons ces lignes, les enquêteurs n’avaient entendu aucun témoin direct de l’agression mortelle de l’automobiliste. Aucun auteur n’a par ailleurs été interpellé. Le parquet confirme néanmoins l’âge de la victime, née en 1995, et son origine comorienne.
Sécurisation de la zone
A-t-elle été la cible d’un règlement de comptes ou s’est-elle simplement retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment ? Il reviendra à l’enquête d’apporter des réponses à ces questions. En attendant, cette zone “sensible” a fait l’objet d’un important dispositif de gendarmerie, à la fois pour “procéder aux investigations mais également pour sécuriser et pacifier les deux villages de Combani et Miréréni de manière à éviter que nous ayons à faire à de nouvelles violences ou représailles”, précise la gendarmerie qui invite “toute personne ayant des éléments à nous les communiquer et à ne pas s’enfermer dans le mutisme par crainte de représailles”. Dimanche, le calme semblait revenu dans la commune. Mais l’absence de bus dès ce matin risque bien de faire voler en éclat ce vernis si fragile…