Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Cette année, Naïlane-Attoumane Attibou, Samira Ben Ali, Tadjidine Madi, Ali Madi et Michel Charpentier sont nos cinq nommés.
Naïlane-Attoumane Attibou veut préserver et développer l’île
Investi dans la protection de l’environnement dès le lycée, Naïlane-Attoumane Attibou a participé à la création de l’Association pour la protection de l’environnement et de la nature de Bouéni en 2000, dont il est président depuis deux ans. Association qui a remporté la troisième place du concours Sud Fleuri, grâce à son jardin médicinal et aromatique. L’environnement a été au cœur de ses études, avec un BTS service en espace rural, une licence pro en géographie et aménagement du territoire et un master en ingénierie et conduite de projets environnementaux. “J’ai grandi dedans, donc je me suis naturellement orienté vers ce domaine”, commente-t-il. Aujourd’hui, en plus de son métier de directeur du conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE), Naïlane-Attoumane Attibou est secrétaire général de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), qui a œuvré pour la création de l’Office de l’eau, qui a vu le jour en octobre. Pour cet écologiste convaincu, il est important de rappeler que le développement de l’île et la préservation de sa nature sont tout à fait conciliables. “Le principal atout de Mayotte, c’est son environnement. Le territoire n’est pas extensible, beaucoup d’espaces endémiques doivent être protégés”, insiste-t-il.
Samira Ben Ali a représenté Mayotte à la COP 28
Originaire de M’tsamboro, Samira Ben Ali a déjà le parcours pour devenir une grande activiste en faveur de l’environnement. En novembre dernier, elle s’est rendue à la COP 28, avec l’organisation non gouvernementale (ONG) pour laquelle elle travaille : World’s youth for climate justice (« la jeunesse du monde pour la justice climatique » en anglais). “Je fais toujours en sorte que Mayotte et les différents enjeux environnementaux auxquels elle est confrontée soient mis en avant”, indique-t-elle. C’est dans ce but qu’elle a participé à une exposition mise en place par son ONG à la Cour internationale de justice (CIJ) cette année, dans laquelle plusieurs jeunes, dont elle, parlent des effets du changement climatique sur leurs territoires respectifs dans des vidéos. “J’ai notamment parlé de la crise de l’eau, de l’acidification des océans, de la montée des eaux et des changements de températures”, liste-t-elle. Le principal objectif de World’s youth for climate justice est d’obtenir un avis consultatif de la CIJ dans l’optique de clarifier les obligations des États en matière de protection des droits des générations actuelles et futures contre les effets néfastes du changement climatique. La cour a récemment annoncé que les audiences publiques auront lieu en décembre, ce qui réjouit la jeune activiste.
Tadjidine Madi s’investit pour sauver la mangrove
Tadjidine Madi est agent technique au sein de l’Association Mangrove Environnement (AME) depuis 2021. Ce dernier est particulièrement investi au sein de l’association, comme le note son directeur Boina Saïd Boina : “Il mérite vraiment”. Participant activement à la restauration de la mangrove de Tsimkoura, il est en charge des plantations des espèces. Mais ce n’est pas tout : il participe également à la mise en place de séance de nettoyage de cet écosystème pour le débarrasser des déchets, fait de la prévention et de la sensibilisation auprès des jeunes et des adultes, plante des palétuviers et protège les zones de plantation. C’est l’importance de la mangrove pour l’écosystème qui motive Tadjidine Madi à œuvrer chaque jour pour la sauvegarder : “Il y a beaucoup d’espèces vivantes dans la mangrove et leur existence participe à notre écosystème.”
Ali Madi fait reconnaître la FMAE nationalement
Ali Madi est le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE). Engagé depuis de nombreuses années pour la préservation de l’environnement, son association a travaillé sur le Plan national d’action (PNA) en faveur des pollinisateurs de Mayotte. Mais le gros chantier du président cette année a été la labellisation de la FMAE en centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE). Cette nouvelle reconnaissance nationale devrait lui permettre de profiter d’un réseau d’acteurs plus important et de faire gagner ses actions en amplitude. “À la FMAE, on a toujours privilégié le dialogue et la co-construction, c’est pourquoi on a fait cette demande de label”, expliquait-il dans nos colonnes en mai dernier. Avec son association, il travaille depuis des années pour qu’un Office de l’eau soit créé, ce qui a abouti en octobre. Cette instance, dont le règlement intérieur a récemment été voté par le conseil départemental, doit coordonner et financer les projets visant à répondre aux problématiques de l’eau sur le territoire.
Michel Charpentier et la préservation comme mot d’ordre
Dans le monde de la protection de l’environnement mahorais, on ne présente plus Michel Charpentier. Président de l’association Les Naturalistes depuis près de vingt ans, il s’est particulièrement investi cette année sur le dossier de l’usine de dessalement qui doit être construite à Ironi Bé. Depuis fin 2023, il est intervenu, avec son association et d’autres, en faisant plusieurs déclarations. “On demande à ce que les saumures soient rejetées hors du lagon”, maintient-il. Dans un lagon presque fermé, une hausse de concentration de l’eau en sel a des risques d’impacter la biodiversité. S’il comprend que depuis Ironi Bé, ce rejet à plusieurs kilomètres est compliqué, avec d’autres acteurs, ils ont suggéré de construire l’usine en face de la passe Bandrélé, une option qui mettrait moins en danger l’écosystème marin et la mangrove. Le président a également continué à travailler sur la création de zones de protection forte, notamment pour la presqu’île de Saziley, de Charifou, d’Handréma, ou encore l’îlot Mtsamboro. “Il y a une vraie urgence, car avec la pression démographique, des villages vont s’y construire, et d’ici dix ans, il n’y aura plus rien à préserver”, alerte-t-il. Ce dernier poursuit également son investissement dans la protection des tortues marines, avec le suivi scientifique, l’accueil éco-touristique à Saziley et de la surveillance anti-braconnage.
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