TME Catégorie : manager de l’année

Carla Baltus

La Guyane et Mayotte sont les départements les plus pauvres de France. Il existe cependantune personne ayant des liens étroits avec ces deux territoires, et s’efforçant de les faire avancer : Carla Baltus, véritable success-story à elle-même. Présidente du SEMOP, le gestionnaire du réseau de transports urbains de l’Île-de-Cayenne, elle occupe surtout le poste de présidente du MEDEF de Mayotte, et possède notamment l’entreprise Carla Mayotte Transports Baltus, lancée en 1997 avec l’achat d’un bus scolaire, le premier des quelque 70 qu’elle a aujourd’hui dans sa flotte.

Outre sa réussite, la serial-entrepreneuse a su, depuis son arrivée sur l’île au lagon, prendre position sur des sujets aussi divers que le développement économique de Mayotte, l’insécurité, l’énergie et l’administration. Preuve de son sérieux et de sa compétence, Carla Baltus est réélue à la tête de la branche mahoraise du Mouvement des entreprises de France en 2021. La patronne des patrons de l’île accueillait même sur le territoire Geoffroy Roux de Bézieux, président national
du MEDEF, l’année dernière. Celle qui privilégie l’action sans pour autant oublier le dialogue compte aujourd’hui une dizaine de mandats à Mayotte, dans les domaines du transport donc, mais aussi du tourisme, de la logistique, de l’immobilier, de l’enseignement de la conduite, de la location de véhicules, de la formation ou des services de proximité. Une bonne manière d’étendre son influence dans le 101ème département, qui l’a accueillie les bras ouverts, et elle le lui rend bien.

Houssaini Assani Tafara

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Il est connu comme étant « monsieur formation » à Mayotte. Houssaini Assani Tafara est l’un
des propriétaires du centre de formation Daesa depuis dix ans, en plus d’être très engagé
dans l’accompagnement professionnel des jeunes mahorais.

Lorsqu’il revient sur son île natale qu’il avait quittée 20 ans en arrière, « j’avais un objectif, ne pas être salarié », affirme Houssaini Tafara. Il commence donc par créer un cybercafé dans son village d’origine à Kani-Kéli, puis travaille dans le milieu de la nuit en organisant des concerts. Et en 2012, il rachète une partie du centre de formation Daesa. Le chef d’entreprise est loin de son domaine de prédilection et de ce qu’il a étudié mais il poursuit en ce sens, car il souhaite avoir un impact sur son territoire et « le meilleur moyen d’y arriver est d’accompagner les jeunes », selon lui. Avec ses associés, ils mettent la priorité sur des formations à forte potentialité d’embauche à Mayotte tel que le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, l’informatique, le numérique, et l’automobile.

Voulant toujours faire plus, il crée en parallèle l’association Emanciper Mayotte, qui accompagne les nouveaux bacheliers mahorais qui partent étudier en métropole. Fort de son succès auprès de la jeunesse, il met en place le programme Erasmus dans l’île aux parfums et l’île Bourbon, et permet ainsi aux jeunes mahorais et réunionnais de vivre une expérience professionnelle de six mois dans un pays d’Europe. Actuellement, il fait partir 30 jeunes tous les six mois, 20 de Mayotte et 10 de La Réunion. « L’idée est de leur apporter une ouverture d’esprit », indique-t-il. À 36 ans, Houssaini Assani Tafara n’a pas fini de faire parler de lui, et des grandes ambitions qu’il a pour son île.

Youssouf Abdou

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Youssouf Abdou, 45 ans, est le gérant depuis plusieurs années de Mayotte Tropic, magasin
alimentaire qui vend en gros et au détail situé sur le territoire de la commune de Bandraboua. C’est avec lui, ainsi que ses collègues et équipes, que l’enseigne est devenue l’une des références mahoraises dans la vente de produits frais ou surgelés.

Pour Mayotte Tropic, c’est le doublé ! Déjà nommée dans la catégorie « Entreprise dynamique de l’année », l’enseigne alimentaire place aussi son gérant parmi les nommés des neuvièmes Trophées mahorais de l’entreprise. Il faut dire que le quarantenaire a su imposer le nom du magasin qu’il gère dans le paysage mahorais. Situé sur la route reliant le carrefour Milou à Dzoumogné, à quelques mètres du rond-point récemment construit, le bâtiment de Mayotte Tropic voit devant lui se déployer de nombreux véhicules chaque jour. Youssouf Abdou a en effet su rassembler dans sa clientèle les professionnels, tels que les
restaurateurs ou traiteurs, ainsi que les particuliers, pouvant venir à Dzoumogné pour glaner quelques fruits, légumes, ou morceaux de viande. Et pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, l’entrepreneur a réussi à développer sa flotte de camions de livraison, qui sillonnent les routes de l’île tant que les commandes affluent. Le confort du client est aussi ce qui a poussé Mayotte Tropic à accepter les commandes via un simple message WhatsApp. Après une confirmation de la part de l’entreprise, la livraison et le paiement n’ont plus qu’à se dérouler normalement. Ce même canal a été privilégié pour ouvrir un groupe public sur lequel partager les arrivages et les promotions auprès des potentiels intéressés. l’international puisqu’elle prévoit d’exporter son entreprise dans les pays voisins tels que les Comores, Madagascar et la Tanzanie.

Farrah Hafidou

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Oudjérébou, couveuse d’entreprises de Mayotte, accompagne de jeunes entreprises ou porteuses de projet à se développer. Porté par Farrah Hafidou, ce réseau favorise l’égalité des chances grâce à un accompagnement personnalisé. Les jeunes chefs d’entreprises et porteurs de projet sont orientés par des personnes expérimentées, dans le but d’accroître leur ascension.

Oudjérébou, la couveuse d’entreprise est une association qui accompagne de jeunes chefs
d’entreprises de tout Mayotte. L’accompagnement dure douze mois et peut s’arrêter à tout moment. Le but de l’association dirigée par Farrah Hafidou est d’aider, d’orienter et de conseiller les jeunes porteurs de projet et les jeunes créateurs d’entreprises à pérenniser leur activité et à gérer les obstacles qui peuvent surgir dans le monde de l’entreprenariat.
Les chefs d’entreprises ont ainsi la possibilité de tester leurs activités sans s’immatriculer. Oudjérébou met également à leur disposition toutes les ressources nécessaires pour développer les compétences qui feront la réussite de leurs entreprises. Par ailleurs, avant l’intégration à la couveuse, le porteur de projet ou le chef d’entreprise a le statut de stagiaire de la formation professionnelle. Il pourra donc bénéficier des allocations chômage ou d’une indemnité du Conseil Départemental. En effet, tout un processus est mis en place avant l’intégration. Le porteur de projet ou chef d’entreprise dépose un dossier de candidature. Une fois validé, Il passe un oral devant le comité d’intégration afin de présenter son projet ainsi que ses objectifs. Et enfin, il signe la convention
d’intégration pour intégrer officiellement la couveuse.

Omar Saïd

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Omar Saïd est le directeur général de l’association Wenka culture, spécialisée dans le nettoyage des rues de Kawéni et l’insertion professionnelle. Depuis six ans, il se bat pour cette structure afin de donner une autre image à la jeunesse de Kawéni, en les prenant sous son aile.

Omar Saïd est un trentenaire qui est né et a grandi à Kawéni. OEuvrer pour son village natal, était comme une évidence, un devoir. Il prend ses fonctions au sein de l’association en 2017, mais à cette époque Wenka culture est peu connu. Omar Saïd débarque avec des ambitions et une détermination sans faille. Diplômé d’un master économie sociale et solidaire obtenu en métropole, dès son retour il se souvient de cette petite association de son quartier qui luttait contre l’oisiveté des jeunes en les faisant nettoyer les rues de Kawéni. Il commence à travailler et les fondateurs lui font rapidement confiance et lui laissent champ libre. À son arrivée, il était l’unique salariée, mais le jeune homme est persuadé qu’il peut développer la
structure. Il décide alors de créer un projet économique, solidaire et pédagogique et c’est à partir
de ce moment que Wenka culture prend son envol. Ambitieux et sûr de lui, Omar Saïd n’hésite pas à aller toquer aux portes de tous ceux qui peuvent l’aider à atteindre ses objectifs professionnels. Parmi lesquelles, faire de Wenka culture une association départementale au même titre que les autres grands noms dans ce domaine à Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1115

Le journal des jeunes

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