Pour les dixièmes Trophées mahorais de l’entreprise, le jury a retenu cinq sociétés qui ont eu une année 2023 bien remplie. Votez pour désigner les lauréats jusqu’au dimanche 21 avril sur le site entreprise.yt.
Banga au chocolat
Présent à Combani depuis quatre ans, le Banga au chocolat transforme le café et le cacao, en partenariat avec l’association de producteurs Café Cacao Maoré. « L’idée était de faire renaître cette filière à Mayotte », explique Valérie Ferrier, une des fondatrices, qui est agricultrice depuis quinze ans. Les producteurs se sont donc mis à replanter du café et du cacao, en partenariat avec le lycée agricole de Coconi. En attendant que le tout pousse, le Banga au chocolat a, dès le départ, commencé à travailler sur la transformation de ces produits, en utilisant des fèves venues de Madagascar. « C’était important pour nous de travailler directement sur la transformation pour pouvoir relancer la filière café et chocolat », insiste Valérie Ferrier.
C’est en 2022 que la première tablette au cacao mahorais et parfumée à la vanille mahoraise est produite en petit lot, grâce aux cacaoyers qui étaient déjà plantés avant le lancement de la structure. En 2023, le Banga au chocolat a enchaîné et sorti sa première tablette au seul cacao de Mayotte, pour avoir le pur goût des fèves, à 70%. Ces efforts ont été récompensés par une participation aux Talents gourmands du Crédit Agricole Réunion Mayotte, l’année dernière, une compétition dont le Banga au chocolat est ressorti lauréat. Les produits de l’entreprise ont également été présentés au salon de l’Agriculture, à Paris.
Le Banga au chocolat est en train de travailler sur une prochaine tablette au cacao de Mayotte avec des éclats de café mahorais. Un bel hommage pour relancer ces deux productions sur l’île.
ND Production
Cette année, ND Production, du nom de son fondateur, Naftal Dylan, propose un projet de long-métrage. Il s’agit du film « Koungou, qui sortira normalement à partir du 1er mai. L’année 2023 a été grandement occupée par l’écriture, les castings et le tournage de ce film avec des jeunes issus des quartiers défavorisés. À ce tournage, se sont ajoutés ceux des spots publicitaires habituels pour des entreprises.
Après ce long-métrage qui devrait marquer l’année 2024, ND Production continue sa lancée dans des projets ambitieux. « Plus on avance, plus on veut se concentrer sur les grosses productions, comme les films et séries », affirme Naftal Dylan, qui s’est fait connaître sur l’île avec la série policière FBI Mayotte. En partenariat avec Mayotte la 1ère, l’entreprise souhaite se lancer dans de gros programmes de divertissement télévisés, avec des émissions de quarante à cinquante minutes. « On veut offrir aux Mahorais des grandes émissions de divertissement, car il n’y en a pas vraiment sur le territoire », explique le jeune réalisateur. Si avec les barrages, la mise en place de ces projets a pris un peu de retard, il se pourrait bien que Mayotte connaisse bientôt son propre Top Chef ou Koh Lanta…
Maore Jet
Créé en 2018 en Petite-Terre, Maore Jet ne cesse d’ajouter des activités à son panel bien chargé. Le centre de loisirs maritimes qui propose déjà jet ski, bouée tractée ou encore flyboard vient d’agrandir son cheptel de matériel, pour toujours plus de divertissements dans le lagon. « Commandés avant les barrages, on vient de recevoir des kayaks transparents, des stand-up paddles, des pédalos et des vélos qui permettent d’avancer sur l’eau », se réjouit Oissioun Bahedja, gérant de l’entreprise. Les clients peuvent désormais faire du kayak tout en admirant la beauté du lagon et ses tortues marines. Le prestataire propose aussi des promenades dans la mangrove. Le vélo, lui, flotte grâce à deux boudins et avance grâce à une hélice rattachée aux pédales. Si l’entreprise en a déjà commandé quatre, elle mise sur cette nouvelle activité et va en recevoir dix autres, dont des tandems et certains avec des paniers devant pour pouvoir emmener ses animaux. Pour Oissioun Bahedja, il était important de proposer une activité respectueuse de l’environnement et de la biodiversité du lagon. Si avec les grèves, la société a dû se séparer de trois salariés, elle est confiante dans le fait de remonter la pente grâce à l’ensemble de ces nouvelles activités.
À côté de cela, l’entreprise est en train d’entreprendre les démarches pour pouvoir vendre des jus maison, afin que les clients puissent profiter d’une pause bien méritée après toutes les activités proposées par Maore Jet.
Caza Pièces Auto
Venir à bout des véhicules hors d’usage (VHU) à Mayotte, c’est la mission que s’est donné Caza Pièces Auto, seul centre VHU agréé de l’île. Chaque année, ce sont entre 1.500 et 2.000 carcasses de voitures qui s’ajoutent au bord des routes, déjà encombrées par environ 3.000 d’entre elles, qui sont dangereuses et polluantes en raison des matières toxiques qu’elles contiennent. Si avant, l’entreprise venait les récupérer avant de les dépolluer et d’enlever tout ce qui n’était pas de la ferraille, pour pouvoir les envoyer chez Enzo Recyclage, elle peut désormais opérer toute la prise en charge jusqu’à la mise en conteneur à destination de La Réunion.
En effet, en novembre 2023, Caza Pièces Auto s’est doté d’une presse qui lui permet de compacter tous les matériaux ensemble, une fois la carcasse dépolluée de ses fluides, batterie, moteur ou encore roues. « On peut désormais compacter une vingtaine de véhicules par heure. A ce rythme, on espère pouvoir endiguer le problème des VHU à Mayotte », explique Moos Boina, qui prévient quand-même que cela prendra du temps. Caza Pièces Auto peut ensuite les envoyer directement à La Réunion ou dans l’Hexagone, où les cubes de voitures sont placés dans des broyeurs, qui par un système d’aimants, peuvent séparer les matières, qui peuvent ensuite être valorisées. Et cette étape pourrait bientôt être effectuée sur le sol mahorais, grâce à l’entreprise, qui a commandé une machine de ce type. Le travail de Caza Pièces Auto pourrait donc bien permettre à Mayotte de devenir indépendante en matière de traitement des VHU.
Exploitation agricole Avice
À Hajangoua, l’exploitation agricole Avice a multiplié les activités depuis sa création en 1998. La ferme fait tout de A à Z, que ce soit en termes de production laitière et de production de viande. De l’élevage à la vente, en passant par l’abattage et la transformation, l’entreprise veut s’assurer d’offrir les meilleurs produits possibles à ses clients. A côté, on y cultive également du riz paddy depuis plus de sept ans. Tous ces produits sont également mis à disposition directement dans le restaurant de l’exploitation, le Miam-Miam, ouvert il y a trois ans. Les clients peuvent y découvrir et déguster des plats traditionnels.
Pour partager cette pratique de la terre à l’assiette, Irène Corine Avice, la gérante de l’exploitation, organise des visites de sa ferme, que ce soit auprès des scolaires ou des clients lambda. Un agrotourisme qui a pour but de faire naître des vocations, notamment chez les jeunes. Pour l’agricultrice, la prochaine étape est de développer et agrandir son exploitation. « On compte mettre en place un gîte dans un endroit complètement agricole et accueillant », annonce-t-elle.
Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt