Semaine de l’environnement : « Tous les bassins versants sont en danger sur Mayotte »

A Mayotte, les eaux de surface (retenues collinaires) constituent 80% des ressources, tandis que le forage 17% (captages) et l’eau de mer (usine de dessalement) 3%. Mais les premières sont confrontées à un grave problème, elles sont les plus dégradées !

On le sait, les besoins en eau augmentent constamment sur le territoire et les usages sont de plus en plus diversifiés. On estime la consommation actuelle à 38 000 m3/j et l’augmentation de la consommation de l’ile à 2 000 m3/j/an et une projection à près de 70 000m3/j/an en 2050 ! Soit plus du double par rapport à 2020… La pression croissante sur les ressources en eaux est liée à l’augmentation de la démographie et à l’urbanisation croissante. Les prélèvements sur les cours d’eau, les assainissements encore défaillants, l’industrie, l’agriculture ou l’accumulation des déchets sont responsables de ces pressions.

La FMAE (voir encadré) met en place des campagnes de sensibilisation. Dans le domaine agricole, elle accompagne les acteurs vers des alternatives, notamment avec la rédaction d’un guide des bonnes pratiques, voire d’ouvrir la voie vers une labélisation. Elle sensibilise au problème de l’assainissement, apporte des pistes d’actions pour la gestion des déchets, par exemple dans les zones non accessibles.

« Quelle stratégie adopter pour protéger la ressource en eau à l’échelle du territoire ? » Avec son rôle de lanceuse d’alerte, c’est la question que la FMAE pose. Elle propose une synergie des différents acteurs de l’eau pour trouver une solution commune et durable, avec pourquoi pas la mise en place d’un Office de l’eau.

Un problème de protection des zones

Pour Andinani Mguereza, responsable des captages et forages agricoles au syndicat Les eaux de Mayotte, les zones de captage d’eau sont protégées, depuis la loi sur l’eau de 1992, par trois périmètres : immédiat, rapproché et éloigné, qui sont définis par décret. L’objectif est d’éviter toute pollution au-dessus de ces zones. A Mayotte, les périmètres de protection n’ont jamais été respectés et le syndicat s’est attelé depuis deux ans à régulariser la situation.

Aujourd’hui, sur 47 captages, 38 arrêtés de périmètre de protection ont été transmis aux mairies et les neuf restants sont en cours d’études. Des drones ont été utilisés pour dresser un diagnostic terrain autour des zones de protection. A la suite de cela, huit signalements d’infractions ont été adressés aux communes et transmis à la police de l’eau. Des interventions sont prévues prochainement. La collectivité demande à la population de faire remonter les informations en cas d’infraction et un site internet sera bientôt en ligne pour permettre de collecter les informations. De son côté, la FMAE fait de la sensibilisation auprès de la population pour protéger ces zones de captages.

 

Une fédération désireuse de protéger l’environnement

La FMAE a pour mission de mutualiser et fédérer les différentes associations environnementales de l’île, 30 aujourd’hui, de faire de la sensibilisation auprès du grand public et de participer aux différentes actions de développement durable. Latufa Msa, coordinatrice ressource en eau à la FMAE – Fédération Mahoraise des Associations Environnementales, est intervenue sur la préservation de la ressource en eau. C’est le pôle ressource en eau de la FMAE qui vise à vulgariser, informer et sensibiliser le grand public sur la préservation des ressources en eau.

 

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