Des kilomètres de bouchons, des heures d’attente à la barge avec sa voiture, personne ne peut ignorer les problèmes de mobilité autour du grand Mamoudzou. 60 % des trajets domicile-travail sont pourtant intercommunaux à Mayotte. Le deux-roues, qu’il soit motorisé ou non, semble donc être l’une des meilleures solutions.
Plein de dispositifs ont vu le jour ces dernières années pour encourager la pratique du vélo, comme l’ont rappelé les participants à la table ronde « Mobilité douce », ce mardi après-midi. Avec son « Vélo et territoire » de l’Ademe par exemple, la Cedema vise au développement du vélo auprès des Mahorais. Une aide à l’achat a déjà permis l’achat de 163 vélos et 14 VAE (Vélo à assistance électrique) fin 2021, avec une aide allant de 30% à 70% du prix d’achat et a été reconduite.
Des séances d’apprentissage dans les écoles avec un objectif de 100% des CM1 formés à la rentrée 2024 et l’organisation de la fête du Vélo comme événement annuel permet de créer une réelle émulation autour du deux-roues. Évidemment, il faut que ça s’accompagne d’aménagements. Une dorsale cyclable suivant le tracé du Caribus (le futur réseau de transport en commun de la Cadéma) du nord des Hauts-Valons à Passamaïnty et onze tronçons au sud de la collectivité locale constitueront l’axe cyclable central. Des arêtes pour alimenter les villages à l’ouest seront prévues, ainsi que des bulles cyclables à l’intérieur des villages. Du mobilier urbain sécurisé est également prévu pour permettre de stationner les vélos en toute sécurité. En outre, la communauté d’agglomération souhaite également favoriser la location aux vélos longue durée avec une flottes de 270 vélos dont 60% de VAE.
Plusieurs acteurs se lancent sur le marché
Sur Petite-Terre, à l’embarcadère, c’est la société Mob’Hélios qui vient d’ouvrir le premier module de location courte durée de vélo électrique. Rechargés grâce l’énergie solaire, ils permettent de se déplacer sans trop d’effort de manière efficace. Le module sert aussi d’atelier de réparation avec un technicien et quatre jeunes en formation pour permettre une extension de l’offre sur Grande-Terre.
Depuis maintenant trois ans, l’entreprise Saziley scooters propose des deux-roues électriques en libre-service dans la zone entre Passamaïnty et Majicavo. Il suffit de s’inscrire sur l’application et d’utiliser pour 23 centimes/minute un scooter pour le déposer où bon nous semble ! En moyenne d’ailleurs, un trajet coûte deux euros. Rechargé la nuit grâce à l’énergie solaire stockée au cours de la journée, le scooter est visible sur la carte de l’application et ils sont fournis d’un casque, une charlotte, des gants et d’un baudrier réfléchissant. Aujourd’hui, composé d’une dizaine de véhicules et malgré la conjoncture liée au Covid-19, d’autres sont prévus, preuve que la population adhère au concept.
Des pôles multimodaux munis des panneaux solaires
Cécile Perron, chargé de projet mobilité douce, a présenté lors de ce même après-midi, le projet de Mob’Hélios. L’idée est de créer des pôles multimodaux sous des panneaux solaires avec des conteneurs maritimes « dernier voyage » aménagé en module d’accueil du public ou en stockage d’électricité. Des VAE, des scooters, des voitures ou encore des véhicules utilitaires, tous 100% électriques, seront ainsi disponibles en autopartage. Positionné à des endroits stratégiques, ce projet innovant et respectueux de l’environnement permettra de désengorger les villes. En collaboration avec Renault, un prototype de station va être mis en place sur l’île. Et pour créer une synergie autour de la mobilité douce, Mob’Hélios est à l’initiative de la création d’une Scic, une société coopérative d’intérêt collectif, avec la participation de Taxi Vanille et des collectivités locales.