Les tables rondes de la Semaine de l’environnement organisée par la Somapresse, ont pris fin ce jeudi. Au cours du thème développé dans la salle de conférences de la Cadéma, la transition énergétique, l’idée de réutiliser des matériaux comme la brique en terre crue a fait son apparition, le béton étant très énergivore.
Avant le début des constructions en béton, dans les années 1980 à 2000 à Mayotte, la Société immobilière de Mayotte (SIM) utilisait la brique en terre crue pour ces constructions. Pendant vingt ans, un savoir-faire avec des filiales de production se sont mises en place. Avec l’avènement des normes dans les dispositifs de construction, les édifices en béton ont pris le pas sur ce savoir-faire traditionnel. A l’heure de l’indépendance de production de matériaux, de la valorisation du terroir et de l’augmentation des coûts de l’énergie et du transport, la construction en terre est le futur de Mayotte. Dans ce qui a été la dernière table ronde de la Semaine de l’environnement, Melvyn Gorra, coordinateur de l’association Art.Terre, est notamment venu présenter la stratégie de relance de la filière terre localement. Dernièrement, la rédaction de règles professionnelles des blocs de terre comprimée (BTC) depuis cette année permet d’utiliser celle-ci dans les futures constructions.
C’est donc maintenant aux bailleurs, aux promoteurs ou encore aux acteurs de la construction de pousser au développement de cette filière mahoraise avec des commandes. Car la formation avec la validation des acquis des artisans et celle professionnelle sont déjà prévues. En couplant avec des fibres de bananiers ou encore avec la technique de construction en torchis, on peut réaliser tout type de bâtiment moderne comme le font de nombreux architectes européens. En outre, il est important de souligner que la qualité de la BTC Mahoraise est reconnue nationalement et internationalement.
Adopter le bioclimatisme, c’est parfois du bon sens
Et le progrès en matière environnemental dans le secteur du bâtiment ne s’arrête pas aux matériaux. Utiliser le vent pour se rafraîchir, se protéger du soleil avec du bardage, végétaliser les espaces pour la fraîcheur et le bruit, ces méthodes semblent être du bon sens. Connaissance des méthodes ancestrales ? Lowtech ? Stéphan Aimé, architecte co-gérant de Tand’M, explique les principes du bioclimatisme en zone tropicale.
Par exemple, le collège de Bouéni utilise déjà des brise-soleils correctement positionnés et une ouverture totale du fond des classes sur la végétation pour refroidir le bâtiment. Les utilisateurs sont conquis. Fort de cette expérience, le nouveau rectorat de Mayotte verra son bâtiment entièrement refroidit pas une légère brise provoquée par un puits de ventilation naturelle centrale. Sur l’île des possibles, où tout est à construire, c’est notamment grâce au courage des maîtrises d’ouvrages que des bâtiments à faible émissions peuvent voir le jour !