Identifier les avantages de la mangrove à Mayotte et les maux dont elle est victime, présenter le travail des associations et des institutions pour préserver les sols, la ressource en eau et la forêt, étaient au menu des interventions de cette deuxième journée de la semaine de l’environnement, ce mardi, dans les locaux de la Cadema, à Mamoudzou.
C’est une semaine entière dédiée aux problématiques environnementales, ponctuée par des conférences, des débats, des tables rondes et même des jeux, qui se tient actuellement dans les locaux de la Communauté d’Agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema), à Mamoudzou. Ce mardi matin, il a été question de la préservation de la mangrove, mais aussi de l’agroforesterie à Mayotte, avec le projet « Jéjé forêt ».
Devant un public restreint mais passionné d’environnement, Manrifa Moustoifa Ali, membre de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et bénévole au sein de l’association Mangrove Environnement basée dans le village de Tsimkoura, est venue faire une présentation sur le thème de la mangrove. Elle nous apprend qu’il existe sept variétés différentes de palétuviers à Mayotte, lesquels constituent ces espaces naturels communément appelé mangrove. Celle-ci se distingue en trois séquences : interne, centrale et externe.
Les résultats de trois années d’études de terrain ont permis de répertorier l’ensemble des menaces auxquelles sont exposées ces mangroves. L’action de l’homme est à l’origine de ces maux. « Notre intervention avait pour but d’étaler ce qui se fait sur le territoire : des projets innovants qui essayent d’amener les choses vers l’avant, aussi bien s’agissant des associations locales qui travaillent dans la mangrove que d’autres partenaires », fait remarquer Manrifa Moustoifa Ali.
Le jardin mahorais sous forme de jeu
La deuxième séquence de cette matinée a permis de montrer un autre projet d’envergure intitulé « Jéjé forêt ». Il s’agit d’un projet agroforestier construit sur l’idée d’initier les agriculteurs locaux à planter des arbres sur leurs parcelles via des îlets d’arbres fruitiers (ou autres), de plantes intermédiaires et d’arbustes. Une pratique qui préserve le concept du jardin traditionnel mahorais. « Jéjé forêt » est l’un des plus gros projets de ces dernières années à Mayotte sur le thème de l’agroforesterie. Il a impliqué plusieurs associations et institutions comme l’UICN, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ou encore l’association Mayotte Nature Environnement.
« Chacun a agi selon son degré d’aptitude », détaille Manrifa Moustoifa Ali. En effet, dans le cadre de ce projet, l’UICN est intervenu sur les questions de biodiversité, le Cirad sur l’agronomie et l’agriculture et Mayotte Nature Environnement sur la vulgarisation des connaissances acquises au cours du projet. L’ensemble de ces parcours a débouché sur un jeu de plateau qui permet de rendre accessible tout le travail réalisé. Un jeu qui montre que le travail agroforestier réalisé sur les parcelles mahoraises depuis des décennies est une bonne alternative : les agriculteurs obtiennent des récoltes sur ces espaces, préservent les sols, la ressource en eau et aussi la forêt.