Pilotage maritime français : un premier séminaire à Mayotte

Le pilotage maritime de Mayotte organise, pour la première fois de son histoire, un bureau fédéral élargi, qui réunit toutes les stations de pilotage maritime de France métropolitaine et d’outre-mer. Pendant deux jours, en présence notamment du président de la fédération française des pilotes maritimes, Henry Caubrière, ces rencontres fédérales permettent aux pilotes maritimes de se rencontrer et d’échanger sur leur profession. A cette occasion, le président de la station de pilotage maritime mahoraise, Gilles Perzo, nous explique ce séminaire et le métier de pilote maritime.

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A Mayotte, les pilotes maritimes assistent les capitaines de navires de plus de 30 mètres pour rentrer dans le lagon et accéder au port de Longoni. Un pilote maritime montant à l’échelle d’un navire (© Ewan Lebourdais – FFPM)

Flash Infos : Vous organisez cette semaine un séminaire professionnel regroupant les stations de pilotage maritime. Tout d’abord, pourriez-vous nous expliquer ce qu’est un pilote maritime ?

Gilles Perzo : Un pilote maritime, c’est un officier de la marine marchande. Ce sont des capitaines recrutés au plus haut niveau et ayant au moins navigués 72 mois dans la marine marchande. L’accès au pilotage maritime se fait sur concours. Un pilote maritime fait une carrière d’environ vingt ans dans le même port, car il faut en connaitre toutes les spécificités. Sa mission principale est d’assister les capitaines des navires à entrer et à sortir des rades et des ports. C’est une mission d’intérêt général. Au total, ce sont 29 stations qui existent et on dénombre 329 pilotes maritime dans les ports français. Bien évidemment, toutes les stations ne font pas la même taille. A Mayotte, nous sommes trois pilotes maritimes.

F.I. : Et quelle est la mission d’un pilote maritime ?

Le pilote maritime monte à bord du navire et assiste le capitaine pour rentrer au port, ici, c’est pour également rentrer dans le lagon. Nous sommes mandatés par l’État et nous avons l’obligation de servir tous les navires de plus de 30 mètres. C’est le préfet qui définit le seuil à partir duquel les navires sont soumis au pilotage. Dans notre île, l’environnement est sensible, notamment dû à la présence de la barrière de corail. En comparaison, à Brest la réglementation est fixée à 50 mètres.

Concrètement, notre travail consiste à rejoindre les navires à l’aide d’une pilotine, une vedette de 12 mètres, pour les guider à rentrer dans le lagon et les mettre à quai. Une fois à bord du navire, le pilote maritime conseille et guide le commandant, car il connait très bien la zone, les quais et l’environnement technique et humain du port. Et inversement, nous réalisons le même travail pour la sortie des navires.

F.I. : Un bureau fédéral élargi a lieu pour la première fois à Mayotte. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est cet événement, ainsi que ses objectifs ?

G.P. : Un bureau fédéral élargi, c’est juste un nom un peu particulier pour nommer un congrès, un séminaire. Chaque année, il y a un séminaire qui se déroule à Paris, organisé par la fédération française des pilotes maritimes (FFPM) et en parallèle, il y a également des congrès délocalisés, qui ont lieu dans différentes stations, aujourd’hui c’est à Mayotte. Cest le tout premier bureau fédéral élargi qui est organisé par notre station de pilotage maritime à destination de l’ensemble de nos collègues.

C’est important que l’on échange entre professionnels et que les autorités locales rencontrent le président de la fédération. Sans port à Mayotte, on ne ferait rien, donc le but du jeu, c’est de communiquer sur notre métier, de partager nos problématiques, de réfléchir et d’apporter des solutions. Les projets doivent se faire en concertation avec les pilotes maritimes, qui connaissent bien les problématiques du port dans lequel ils exercent.

F.I. : Quel est le programme et les thèmes évoqués lors de ce congrès ?

G.P. : Nous avons organisé un séminaire de deux jours. Le premier jour concerne uniquement le groupement océan Indien, donc les stations de Mayotte et de la Réunion, qui constitue la zone dans laquelle s’organise le bureau fédéral élargi. Cette journée est animée par une réunion technique et une prise de contact avec la préfecture notamment. Le deuxième jour s’adresse quant à lui à toutes les stations de pilotage maritime. Ce seront des échanges entre les stations, à propos de l’actualité en cours et des sujets qui concernent le pilotage maritime en France, ainsi que toutes les questions d’actualité de la vie portuaire et maritime en métropole et en outre-mer.

F.I. : Quelles stations de pilotage maritime sont présentes à Mayotte pour ces rencontres ?

G.P. : Pendant ces deux jours de séminaire, en plus de notre station locale, nous avons neuf stations représentées : le Havre, la Seine, Toulon, Marseille, Bayonne, La Rochelle, Dunkerque, la Loire, la Réunion, Bordeaux, ce qui représente onze pilotes. Mais, les stations non

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