Les koko sont une nouvelle fois mises à l’honneur pour leur troisième concours de Miss ce samedi, à partir de 15h au M’haju, à Bandrélé. Sayra Mohamed, directrice de la Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (Fmapar), revient sur le programme et les valeurs de Miss Koko 2023.
Flash Infos : À quoi peut s’attendre le public pour Miss Koko cette année ?
Sayra Mohamed : Il y aura déjà trois tableaux. Un tableau « sport », parce qu’il faut savoir que derrière l’élection Miss Koko Mayotte, nous avons aussi des valeurs à défendre qui sont chères aux personnes âgées. Lorsqu’on arrive à un âge avancé, il y a la perte d’autonomie, l’exclusion sociale et l’isolement. Ce sont des thèmes, en fait, sur lesquels on essaye de sensibiliser la population entière, que ça soit les financeurs, les entreprises, les familles. Après, il y aura le tableau « traditionnel » avec une prestation de danses traditionnelles, que les gens ont oublié. Et puis le tableau « soirée », avec la robe de soirée. Nous aurons aussi des artistes locaux dont les textes sont tournés vers la parentalité et la cohésion sociale. Il y aura des chama, des danses traditionnelles, qui feront les ouvertures. Il y aura aussi des surprises bien-sûr avec d’autres comités avec qui on travaille pour mettre en avant l’intergénérationnel. Enfin il y aura aussi des défilés et des sponsors. Les sept Miss seront notées sur dix par un jury sur leur prestance, dynamisme, élégance, prise de parole, éloquence, sourire, jovialité et complicité. Pour les préparer, on a un programme de cohésion pendant un mois et demi. On a fait une journée de bien–être la dernière fois par exemple. Puis il y a des répétitions tous les samedis et dimanches.
F. I. : Comme vous le rappeler, Miss Koko c’est avant tout un événement pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Quelles valeurs voulez-vous transmettre à travers celui-ci ?
S. M. : Les gens doivent savoir que Miss Koko Mayotte n’est pas qu’un évènement lambda. Derrière, on a des causes à soutenir, on a des valeurs à défendre. Nous voulons sensibiliser sur le grand âge à Mayotte. Parce qu’il y a des questions qui restent taboues comme la sexualité des personnes âgées, la maltraitance ou encore l’accès aux droits. Encore beaucoup de questions sont taboues à Mayotte parce qu’on se dit « nous on est des musulmans, on est des gens qui travaillent, on est sensibilisés sur ces questions », alors que quand on échange avec le public, les gens n’ont pas idée de ce à quoi les personnes âgées sont confrontées. Donc le but, à travers toutes les actions que nous mettons en place avec la Fmapar, comme Miss Koko, c’est vraiment de sensibiliser sur les sujets liés aux personnes âgées. Tous les ans, on a une nouvelle thématique. L’année dernière, c’était la liberté, parce qu’on se rend compte que parmi les personnes âgées, il y en a qui ne sont pas libres de faire ce qu’elles veulent. Soit leurs enfants ne veulent pas qu’elles sortent parce qu’ils ont peur qu’elles tombent, soit elles ne peuvent pas sortir parce que ce sont elles qui gardent les petits enfants. On avait vraiment mis l’accent sur leur liberté, qu’il fallait les laisser libres, ne pas les infantiliser, mais les accompagner plutôt.
F. I. : Comment va s’organiser la journée d’élection de Miss Koko 2023 ?
S. M. : La troisième édition de Miss Koko commencera ce samedi à 15h, au M’haju, à côté de Musicale plage, dans la commune de Bandrélé. Nous avons sept candidates qui nous viennent des communes de Bouéni, Chirongui, Kani-Kéli, Dembéni, Chiconi, Ouangani et Tsingoni. Elles ont entre 58 ans et 70 ans. On attend 300 personnes, qui pourront acheter leur billet sur place ou bien en prévente chez May’Salon, à la Fmapar ou bien dans les centres communaux d’action sociale (CCAS) des communes des Miss. Ils sont en vente à dix euros pour les adultes et trois euros pour les enfants de moins de 15 ans. L’élection sera également diffusée en direct sur les pages Facebook de la Fmapar, de Miss Koko Mayotte, de Daman Studio et de la commune de Dembéni, qui nous a aidé à organiser l’événement même si ça n’avait pas lieu chez eux. Nous vendrons également des T-shirt le jour-J. Les fonds collectés lors de cet événement vont permettre d’acheter des produits pour faire un kit hygiénique qui sera composé des protections intimes et de savons pour accompagner ou aider certaines personnes âgées en perte d’autonomie qui n’arrivent souvent pas à se procurer ces produits à la fin du mois. Car le thème de l’élection de cette année est celui la solidarité.
Ce samedi 16 décembre, à 15h, élection de Miss Koko 2023, au M’haju, près de Musicale plage à Bandrélé. Entrées limitées à 300 personnes, billet adulte à dix euros, billet enfant de moins de 15 ans à trois euros.
Miss France : « Montrer un autre visage de la jeunesse mahoraise »
Ce samedi, à 23h (heure de Mayotte) le concours Miss France 2024 commencera à Dijon (Côte-d’Or). Houdayifa Chibaco, étudiante en psychologie originaire de M’tsangamouji, y représentera fièrement les couleurs de Mayotte, après leur absence l’an dernier sur les podiums. « Mayotte n’a pas été représentée l’année dernière, donc voir notre Miss arrivée le plus loin possible serait une belle revanche », estime Yasmine Saïd, directrice du comité Miss Mayotte, actuellement à Dijon, où se passera la compétition, avec la prétendante au titre. D’après la directrice, les répétitions se déroulent à merveille et lui donnent confiance en l’issue des votes. « On voit qu’il y a un engouement parmi les Mahorais, nous seront une cinquantaine dans le public », constate celle qui espère que cet élan se traduira également dans les salons au moment de l’envoi des SMS qui seront comptabilisés pour élire la future reine de beauté. Dans l’histoire de Miss France, encore aucune Miss Mayotte n’est arrivée en haut des marches du podium. Peut-être cette année ? Quoi qu’il en soit, les apparitions d’Houdayifa Chibaco promettent du spectacle, et même une surprise au moment du fameux défilé en tenues traditionnelles. Du divertissement qui est le bienvenu en cette période trouble pour Mayotte, selon la directrice du comité. « Houdayifa est une jeune femme belle, brillante, elle est étudiante en psychologie. C’est l’occasion de montrer un autre visage de la jeunesse mahoraise que celui qu’on voit actuellement », dit-elle en faisant référence aux récents épisodes de violence.