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Michel Madi est le directeur général de l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM).

La deuxième édition des « Trophées du tourisme de Mayotte » est attendue par les acteurs du monde touristique. Cette année, elle promet de belles surprises aux principaux concernés. Michel Madi, le directeur général de l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, nous donne un avant-goût dans cette interview, tandis qu’il ne reste que quatre jours pour sélectionner vos candidats préférés via le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).

Flash Infos : Quel bilan faites-vous de la première édition des Trophées du tourisme ?

Michel Madi : J’en fais un bilan très positif. On avait l’appréhension de la première édition. On ne savait pas comment les opérateurs touristiques allaient réagir. D’autant plus que ça a été fait l’année dernière, dans une période compliquée. L’activité touristique a été impactée par la crise de l’eau. Mais finalement, nous avons eu des retours très positifs de la part des opérateurs, des nommés et surtout des lauréats. Cela leur a donné un vrai coup de pouce au niveau de la visibilité à Mayotte. Notamment pour ceux qui ne sont pas connus, puisque leurs portraits sont diffusés sur le site et les réseaux sociaux, il y a une couverture médiatique importante. C’était la première édition donc nous avons forcément eu quelques critiques, mais nous avons essayé de les rattraper cette année, notamment avec les catégories. L’année dernière, nous avions six catégories, et pour cette deuxième édition nous en avons deux supplémentaires. La première est celle de l’hébergement alternatif, nous l’avons rajoutée pour faire la distinction avec l’hôtellerie. Et la deuxième est la catégorie des institutions et collectivités attractives pour les différencier des associations.

F.I. : Quelles sont les autres nouveautés de cette deuxième édition ?

M.M. : Pour cette deuxième édition, nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait une diffusion de la cérémonie en direct sur les réseaux sociaux. Ça serait sur la page Facebook de la Somapresse (page Facebook Mayotte Hebdo) qui est notre partenaire en termes d’organisation pour cet événement, la page de l’AaDTM et peut-être aussi la page de Mayotte la 1ère, pour que la diffusion soit la plus large possible.

F.I. : Comment sont choisis les nommés ?

M.M. : L’année dernière, nous étions sur un jury de treize personnalités et cette année nous en avons quinze. Elles viennent du monde économique, touristique, de l’entreprise, de l’environnement, de l’économie sociale, de la banque, de la culture, etc. Ce sont toutes les composantes d’une entreprise touristique. Il y a eu une première réunion de ce jury qui a identifié une cinquantaine de structures, puis ils ont fait un pré-vote en se basant sur des critères précis afin de retenir cinq nommés par catégorie. Puis les votes sont lancés. Le vote du public compte pour 40% et celui du jury pour 60%, tout simplement parce qu’il y a des critères qu’on doit regarder de plus près pour choisir le lauréat, et le public ne maîtrise pas toujours ces critères.

F.I. : Pourquoi avez-vous souhaité lancer les Trophées du tourisme de Mayotte ?

M.M. : Dans beaucoup de territoires en France hexagonale, il y a les trophées du tourisme qui permettent de valoriser les acteurs touristiques. À Mayotte, nous avons mis un peu de temps, mais on a été obligés de le faire à cause de l’actualité, puisque nous constatons que d’année en année, les différentes crises qui se succèdent mettent à mal l’activité touristique. Nous avons donc changé notre stratégie en essayant de travailler plus le tourisme local afin que les locaux soient davantage des consommateurs en matière de tourisme à Mayotte. Cela a été renforcé après la crise Covid. Durant cette période, on a vu que toutes les destinations, même internationales, misaient en priorité sur la population intérieure. On a cherché des moyens pour promouvoir et valoriser les acteurs touristiques aux yeux de la population locale. Cela passe par le salon du tourisme, mais il nous fallait aussi un moment pour témoigner notre reconnaissance à ces opérateurs qui ont pris un risque d’investir sur Mayotte et qui traversent des difficultés. L’objectif est de pérenniser les Trophées du tourisme. Nous voulons que ce soit la fête du tourisme. Pour le moment, nous l’organisons dans le cadre du Salon du tourisme, mais il n’est pas exclu que dans les prochaines années, ce soit un moment à part entière.

F.I. : Comment se porte le tourisme à Mayotte ?

M.M. : Le tourisme à Mayotte ne se porte pas très bien. À cause des différentes crises, les chiffres sont en baisse cette année. Les barrages du début d’année n’ont pas permis aux acteurs touristiques d’exercer leurs activités. À cela, s’ajoute l’image qu’a Mayotte à l’extérieur, on a beaucoup de mal à attirer les touristes en ce moment. Mais c’est comme une entreprise, il y a des hauts et des bas et quand il y a des bas, il faut savoir se retrousser les manches pour travailler encore plus dur et pouvoir aller de l’avant.

F.I. : Quelle est votre stratégie pour développer le tourisme à Mayotte ?

M.M. : Au niveau de l’AaDTM et des partenaires, on lance des projets pour pouvoir préparer les fondements sur lesquels on peut parfois passer un peu trop vite, notamment sur la formation des opérateurs, la formation des jeunes. Au niveau de l’hôtellerie, nous avons mis en place le club des hébergeurs. En fait, ce temps où l’activité est en berne, nous permet de travailler sur les bases pour pouvoir relancer la machine. Le pôle ingénierie de l’AaDTM travaille également sur l’offre avec le fond de tourisme durable, avec la signalisation touristique, etc. Ce sont des dossiers qu’on présentera à la rentrée.

Tous les portraits des sept catégories sont à retrouver sur le site tourisme.yt et dans les deux dernières éditions de Mayotte Hebdo (n°1098 et n°1099). Vous pouvez directement voter, jusqu’au dimanche 1er septembre, sur le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).