Jusqu’au 21 décembre, se tient la onzième édition du marché de Noël organisé par l’association made in Mayotte, en partenariat avec la chambre des métiers et de l’artisanat du département. L’événement se déroule dans le hall du comité du tourisme du lundi au vendredi de 8h à 17h et le samedi de 9h à 15h.
Une fois de plus, au cours de ce mois, une boutique éphémère s’installe place de la République dans le chef-lieu à Mamoudzou. Un événement qui permet de rassembler bon nombre de vendeurs, artisans et agriculteurs pour exposer et vendre leurs produits. Cette année encore, une trentaine d’entre eux sont venus participer à ce marché de noël. À cette occasion, divers produits locaux sont exposés à savoir la vanille de Mayotte, des accessoires en matière de textile Wax, des bijoux, tableaux, vêtements, des tableaux, des sculptures et stylos en bois, et de nombreuses autres productions. En effet, l’objectif premier de l’association, c’est de mettre en avant les travaux des artisans de l’ile aux parfums.
« Chaque année, je viens pour vendre mes huiles essentielles, mes épices et mes confitures à base de produits locaux », explique Razia Simba. Comme l’entrepreneuse et commerçante au marché couvert de Mamoudzou, ce n’est pas la première fois que la plupart des vendeurs participent à cet événement et d’autres sont venus de loin comme Élisa Rambouillet, une étudiante originaire de la France métropolitaine. Elle est ici pour donner un coup de main à ses parents, car « il y a très peu de personnes qui veulent venir travailler à cet événement ». Effectivement, depuis la période de la pandémie de Covid-19, il y a une diminution au niveau des commerçants, mais également côté chiffre d’affaires. La vendeuse mahoraise admet que « depuis le début de la crise, j’ai perdu énormément d’argent”. Avant 2020, en une journée, elle pouvait vendre jusqu’à plus de 400 euros de marchandises, mais aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué. De plus, avec « l’inflation, tout a augmenté », poursuit Razia Simba. Avec cette augmentation des prix, certains commerçants ont plus de mal à écouler, tandis que d’autres, c’est totalement le contraire. C’est le cas pour Nasla Madi, vendeuse et membre de l’association made in Mayotte, « Cela fait plus d’un an que je viens vendre des produits au marché de Noël, et rien à changer, je vends très bien ». Et d’autres espèrent augmenter encore plus leurs revenus pour rattraper ce qu’ils ont perdu durant le confinement en 2019, comme Noémie Delteil, créatrice des 2 Makis grâce à ses clients « fidèles ».
L’intérêt du bouche-à-oreille
Le bouche-à-oreille serait la solution pour les commerçants pour attirer la clientèle. Certains habitants de l’île aux parfums jusqu’à ce jour n’avaient jamais entendu parler du marché de Noël organisé depuis plusieurs années par l’association made in Mayotte. « J’étais un peu surprise lorsque que j’ai entendu qu’il en existait un sur l’île », déclare Mounar-nis Saidali, professeure d’anglais au collège de Dembéni. Une exposition qui ne parle pas à certaines pour des raisons religieuses « comme la majorité de la population mahoraise est musulmane, c’est un peu normal », rajoute l’enseignante. Cette dernière a pris connaissance de ce marché via des connaissances. « J’ai entendu qu’il y en avait un à Mamoudzou avec le bouche-à-oreille”, poursuit-elle. Une technique qui semble bien fonctionner pour Noémie Delteil. Depuis de nombreuses années, elle a des personnes qui viennent régulièrement acheter des vêtements ou « pour offrir un cadeau de naissance à leurs enfants » confectionné par elle-même. Mais d’après elle, les réseaux sociaux, ainsi que les bruits de couloir, lui permettent également d’avoir plus de clients durant cette période.