Le maoulida shengué, premier patrimoine immatériel de l’île de Mayotte inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel national a été célébré en grand et avec fierté ce samedi à Chiconi. Pour l’occasion, toutes les communautés de shengué avaient fait le déplacement afin de fêter ce chant qui résonne de tout temps, dans tous les villages mahorais.
Sous les chapiteaux installés pour l’occasion place Sicotram à Chiconi, l’événement organisé par le Département de Mayotte et la ville de Chiconi, a commencé en début de matinée avec une initiation à l’ensemble musical du maoulida shengué. Percussions ou kaswida (chant) tels ont été les thèmes présentés. Pour conclure ce moment de partage, les participants ont pu aller sur les pas du mbazia, la chorégraphie traditionnelle. Cette initiation était également l’occasion d’assister à une démonstration de fabrication du tari, l’un des instruments traditionnels utilisé. Dans la continuité, était organisée une table-ronde portant sur le patrimoine immatériel à Mayotte, ses enjeux et perspectives de valorisation.
En début d’après-midi, ce sont plusieurs centaines de personnes issues de 42 communautés, qui ont pris place afin de lancer la cérémonie de maoulida shengué. Installés séparément, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, les communautés ont donné de la voix et ont vibré au son du shengué. Pendant quatre heures, les chants et danses traditionnels se sont enchainés, pour donner lieu à un grand partage de traditions.
Le shengué, une célébration
L’événement de célébration pour l’inclusion du maoulida shengué au patrimoine culturel immatériel national, a donc réuni toutes les communautés de shengué de l’île, provenant du nord comme du sud, d’est comme d’ouest et aussi de Petite-terre. Ces communautés interviennent dans toutes les circonstances de la vie et célèbrent les réussites ou les moments de recueil. Cette tradition célèbre aussi dans la spiritualité et la prière, les départs des proches et la réalisation des vœux pieux. « Ce sont ces valeurs d’humanité que font du maoulida shengué un patrimoine, notre patrimoine », annonce fièrement Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental. Au travers de cette première inscription à l’inventaire national, Mayotte contribue au « récit national ». Elle permet à la nation de partager les traditions du territoire, « ses expressions vivantes héritées de nos ancêtres ».