La laka de retour au premier plan, avec la course de pirogues traditionnelles de Mamoudzou

La mairie de Mamoudzou organise le dimanche 16 octobre la première course de pirogues traditionnelles sur le front de mer de la ville chef-lieu, côté quai Colas, à destination des jeunes, des adultes et des entreprises. Un nouvel événement sportif qui nécessite un dispositif de sécurité terrestre et maritime important, et qui a également pour ambition de mettre en exergue la valorisation du patrimoine et la protection de l’environnement.

Ancrée dans le patrimoine culturel et matériel, la course de pirogues traditionnelles, « communément appelée laka », indique Toiyifou Ridjali, l’adjoint au maire chargé de l’excellence sportive et de la vie associative, reprend vie à Mamoudzou le dimanche 16 octobre prochain. Un mode de transport ancestral utilisé principalement pour la pêche, qui « a toujours ses adeptes ». « On la fabrique toujours dans le Nord, dans le Sud, en Petite-Terre… »

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Dans le cadre de cet événement, les agents de la mairie ont échangé avec ceux des communes du Sud, mais aussi avec ceux Parc naturel marin, qui ont l’habitude d’organiser ce type de courses.

Désireuse de lui rendre ses lettres de noblesse, la municipalité organise cet évènement sportif pour les 14-17 ans, pour les adultes et pour les entreprises. Si chacun des équipages doit inscrire cinq rameurs (voir encadré), seuls trois d’entre eux s’élanceront sur le front de mer de la ville chef-lieu, côté quai Colas. Au programme ? Un circuit de 600 mètres pour les mineurs et une boucle de trois kilomètres pour les majeurs. « On a fait une simulation, ce n’est pas évident », sourit Mohamed Tostao Ahamada, le directeur de l’excellence sportive et de la vie associative, qui envisage pour chacun des trois formats le départ de 30 pirogues. « Les pirogues viennent de partout, des communes voisines. On va les tracter avec une vedette dès le vendredi. Elles porteront le nom des pays de l’espace Schengen. »

Un dispositif de sécurité en mer

Mais proposer une telle compétition demande un certain nombre de précautions. D’où l’instauration d’un dispositif de sécurité maritime ! « Le maire veut que ce soit festif et populaire. Même si le risque zéro n’existe pas, il est hors de question de mettre en danger la vie d’autrui », insiste Zaïdou Tavanday, chargé des grandes manifestations sportives pour le compte de Mamoudzou. Raison pour laquelle les jeunes doivent présenter une attestation d’aisance aquatique. D’où la réalisation d’une phase de test quelques jours avant la compétition pour « s’assurer que chacun réponde à cette exigence ».

Et pour le jour J, « on a enregistré le soutien du Département et de l’État qui ont validé le projet ». Concrètement, la municipalité peut compter sur le déploiement de quatre bateaux de sécurité, de quatre jets-ski, d’une embarcation de la société nationale de sauvetage en mer, d’une autre des pompiers, de deux de la gendarmerie maritime, mais aussi de dix canoës-kayaks. « On a déjà eu quatre réunions avec les institutions concernées, dont deux sur place pour bien baliser la zone », poursuit Mohamed Tostao Ahamada. À cela s’ajoute, bien évidemment, le prêt de gilets de sauvetage pour les participants.

« Le public sera bien encadré »

Sur terre, les élus et les agents de la mairie ne veulent pas revivre la fin tragique lors du festival Sanaa, début septembre. « Le public sera bien encadré », promet encore celui qui attend entre 5 et 6.000 visiteurs. Ainsi, la direction territoriale de la police nationale prévoit d’installer un poste de contrôle sur le parking du marché couvert. « On espère qu’avec la police municipale, la direction sportive et le service de sécurité professionnel, on ne rencontrera pas de problème… » Avant de rassurer l’auditoire : « On a de quoi faire ! 

 

Deux opérations de nettoyage exposés dans le village de stands partenaires

Cet événement a aussi pour vocation de sensibiliser le public à la fragilité de la biodiversité marine, à la protection des littoraux et du lagon. Pour cela, la municipalité prévoit deux opérations de nettoyage le samedi 15 octobre : la première autour de l’îlot Mbouzi en collaboration avec les clubs de plongée afin de collecter les déchets que l’on retrouve dans les fonds marins ; la seconde le long du front de mer, à marée basse, par plusieurs associations et agents de la ville de Mamoudzou. « Il nous reste trois-quatre semaines pour affiner cette organisation », confie Zaïdou Tavanday, en charge des grandes manifestations sportives.

Ces déchets seront exposés dans le village de stands partenaires afin de faire prendre conscience à la population des impacts néfastes de l’Homme sur l’environnement marin. Des ateliers thématiques y seront dédiés parmi la vingtaine d’exposants, dont des opérateurs privés de l’économie bleue.

 

Les modalités pour s’inscrire

Chaque équipage doit être composé de trois à cinq participants : trois titulaires obligatoires et jusqu’à deux remplaçants. Pour s’inscrire, ils doivent remplir un dossier à retirer à l’Hôtel de ville de Mamoudzou ou à télécharger sur le site www.mamoudzou.yt. Les frais d’inscription par équipe s’élèvent à 30 euros pour les enfants, à 60 euros pour les adultes et à 120 euros pour les entreprises. Ceux-ci doivent permettre de payer un tiers du coût de l’évènement qui se chiffre à 53.000 euros !

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