L’événement n’en finit plus de faire jaser. Alors que la prochaine Miss Mayotte sera élue le 7 novembre, une jeune association culturelle, Model Agency Mayotte, à demander à Sylvie Tellier, directrice des Miss, de lui confier l’organisation de Miss Mayotte, dont l’actuel comité est accusé de plusieurs irrégularités qui ternissent selon elle l’image du rendez-vous, et avec elle, de l’île.
À chaque nouvelle édition, son lot de problèmes. La successeur d’Éva Labourdère en tant que Miss Mayotte sera élue dans moins de trois semaines, et déjà, le concours, comme à son habitude, attise quelques tensions. En atteste un courrier envoyé lundi par Model Agency Mayotte à Sylvie Tellier, directrice générale de Miss France. Une missive qui demande tout bonnement le transfert de l’organisation de l’événement à l’association culturelle.
Alors que ses détracteurs accusent le comité Miss Mayotte de piloter l’élection et de recruter ses candidates depuis La Réunion, où vit son gérant, la lettre pointe du doigt d’autres « incidents » et « difficultés » qui émaillent, depuis plusieurs années le sérieux et le prestige des sélections locales pour Miss France. « Notamment, cela s’est traduit par une difficulté à recruter des candidates de moins en moins nombreuses à souhaiter s’engager et le retrait de partenaires publics importants, dont le Département à travers le comité départemental du tourisme », a pointé du doigt Model Agency Mayotte. Le marqueur le plus fragrant de ces difficultés a sans doute été l’absence de Miss Mayotte 2018, Ousna Attoumani, à l’élection de Miss Mayotte 2019, qui a suscité l’incompréhension de la population (pourtant jusque-là soutien inconditionnel de l’événement) et écorné l’image de cette belle communion. Une communion néanmoins chaque année remise en question, puisque régulièrement, les candidates mahoraises ne sont pas jugées suffisamment… mahoraises.
Un changement pour 2021 ?
Aussi, « las des dissensions internes », de nombreux acteurs de l’organisation ont, depuis plusieurs années, « été écartés ou se sont retirés » tour à tour, jusqu’à la dissolution de l’association de support local de l’événement, qui a permis l’arrivée d’une nouvelle structure organisatrice « dans des conditions pour le moins opaques », est-il encore jugé. « L’élection de Miss Mayotte s’était déroulée dans une atmosphère quasi-confidentielle, sans la ferveur populaire qui l’accompagnait autrefois. Pour autant, en marge de ce contexte, nous avons poursuivi notre investissement localement autour du concept Miss Mayotte. » Ainsi, Model Agency, fondé notamment par les photographes officiels de Miss Mayotte 2019 et 2020, sollicite un partenariat avec la direction générale de Miss France pour « contribuer à lui redonner l’envergure territoriale » que mérite l’élection et demande, entre les lignes, d’en avoir la charge dès 2021, à l’occasion de la 21ème édition de l’événement local.
Contacté par la rédaction, Franck Servel, délégué régional de Miss Mayotte, n’a pas souhaité, pour l’heure, répondre à nos questions, expliquant que l’affaire était déjà « entre les mains d’avocats ». Quoi qu’il en soit, les cinq candidates en lice s’affronteront le soir du samedi 7 novembre, en direct sur Mayotte La 1ère. Un événement mis en scène par Laura Tréves, chorégraphe de l’édition nationale pendant 10 ans, et présenté par Maeva Schublin, Miss Mayotte 2004. Si la situation sanitaire le permet, l’élection de Miss France devrait se tenir le samedi 12 décembre. Une nouvelle occasion de faire rayonner Mayotte, et peut-être, pour la première fois, de décrocher le titre tant convoité.
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