Concours jeunes entrepreneurs : dix minutes pour convaincre

Pour la deuxième année, Oudjérebou, la couveuse d’entreprises de Mayotte, en partenariat avec le Rotary club Mamoudzou Hippocampe a organisé un concours dédié à la jeunesse mahoraise. Le projet « Concours jeunes entrepreneurs » qui vise à initier les jeunes à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, arrive à son terme. En effet, le grand jury s’est réuni, ce mardi matin, pour découvrir et juger les présentations des élèves.

Tout au long de la matinée, les locaux de la couveuse d’entreprises Oudjérébou ont accueilli le grand jury final du « Concours jeunes entrepreneurs ». Débuté le 23 janvier dernier, ce concours a pour but de mettre en lumière les jeunes porteurs de projets et les établissements scolaires. Au total, ce sont sept projets, collectifs ou individuels, qui ont germé dans la tête des participants scolarisés à Sada, Kawéni, Dzoumogné ou encore Mamoudzou. Deux catégories étaient mises en place, une pour les lycéens et une pour les étudiants. Tour à tour, les jeunes porteurs de projet sont passés face à leur jury respectif. Pour Farid Ellouz, président de commission d’administration du Rotary Club et membre du jury, ce projet permet de « stimuler l’esprit entrepreneurial chez les jeunes ».

Un pitch, des questions et des réponses

Une fois installés face aux quatre membres du jury, les élèves avaient dix minutes pour convaincre avec leur pitch de création d’un modèle entrepreneurial favorable au développement économique local, puis la place été faite au jeu des questions-réponses. Avant d’entrer dans la salle, Ismaël confie qu’il « est forcément un peu stressé, mais j’ai confiance en moi et en mon équipe ». Une fois dans la salle face au jury, place à la concentration. Les présentations s’enchaînent et les applaudissements des jurys se font entendre. Dans le but de mieux cibler l’activité présentée, les jeunes ont dû répondre à des questions portant sur la compétitivité du projet, sur sa viabilité, mais aussi sur les demandes d’éclairage autour des chiffres donnés. « Faites attention aux informations que vous transmettez ! », rappelle l’un des membres du jury.

Magasin pédagogique au sein d’un établissement, jeu de cartes interactif, centre d’appel et de relation clients, application sportive sont autant de projets proposés par ces jeunes entrepreneurs. Afin de déterminer le meilleur projet, plusieurs critères d’évaluation sont pris en compte, comme l’analyse de marché, le plan marketing ou encore la valorisation du projet. Lala Ralaimoria, membre du conseil d’administration d’Oudjérébou et membre du jury, explique, que de son point de vue, « ce qui sera important c’est l’idée, qu’elle soit innovante. La maturité du porteur de projet est aussi importante, s’il est investi et à fond. C’est pour moi, un gage de réussite ».

Du stress et de l’émotion

La participation à ce concours a permis aux élèves de se rendre compte des difficultés de créer un projet, mais aussi pour certains, de consolider leur projet professionnel. Cette démarche permet également de sensibiliser les jeunes à la recherche de financement. Mais aussi, « de savoir présenter un projet et répondre aux questions du jury. Pour eux, c’est également s’entrainer en s’amusant », note Bouény Fatyma Idaroussi, professeur d’éco-gestion au lycée de Sada.

Une fois les pitch terminés, la pression et le stress redescendent pour les jeunes concurrents. A la sortie de sa présentation, Fazal-Karim, élève au lycée de Sada confie que « c’était un peu stressant, mais on a bien aimé ce challenge ». De leur côté, les élèves de CAP du lycée des Lumières expliquent que « ça s’est très bien passé, on a réussi à présenter notre projet et on espère que l’on va gagner ! ». L’émotion était également présente du côté des professeurs référents, « je suis fier de nos élèves ! » lance Yann Broche, professeur de lettres au lycée des Lumières, à Kawéni. « Nous avons des jeunes qui ont une idée du monde de l’entreprise. Ils comprennent la mécanique, ils ont des ambitions, des rêves, mais l’aspect structurel de l’entreprise est difficile à définir pour eux », note le jury à l’issue des présentations.

Dossier de candidature, création d’un business plan et d’une étude marketing, entrainement oral, réalisation d’un pitch, toutes les cartes sont désormais dans les mains de ces futurs jeunes entrepreneurs, qui pourront, à terme réaliser leur rêve entrepreneurial. Le vainqueur de chaque catégorie remportera 4.000 € – soit 8.000 € au total – et le plaisir d’être arrivé en tête. Dans quel établissement scolaire ira le trophée du jeune entrepreneur 2023 ? Réponse lors de l’annonce des gagnants ce samedi 18 mars, au lycée des Lumières !

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