Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Ce mercredi, on vous présente cinq entreprises implantées localement qui préservent l’environnement par leur action.
Terralink, la technologie au service de l’agriculture
Terralink s’est donné la mission de relever les différents défis agricoles auxquels sont confrontés les professionnels du secteur sur l’île : le manque de professionnalisation, les rendements faibles ou encore l’absence d’autosuffisance de Mayotte en termes d’alimentation. “Nous avons travaillé intensivement pour développer une solution numérique qui connecte les agriculteurs locaux à des opportunités de financement tout en leur offrant des outils pour optimiser leurs rendements”, détaille Yankoub Ibrahim, qui a fondé l’entreprise en 2024. Pour cela, la société propose différentes solutions technologiques à travers une application afin d’accompagner ceux qui travaillent la terre ainsi que les investisseurs potentiels. Ainsi, les agriculteurs peuvent lancer des financements participatifs, et avoir accès à de nombreuses données : par exemple, des drones permettent de mesurer précisément les surfaces agricoles, et avec des capteurs connectés IoT, Terralink peut effectuer des diagnostics des sols complets. Cela peut entre autres permettre de définir quelles espèces sont les plus à même de pousser avec un rendement optimal sur la parcelle. À termes, Terralink aimerait venir en aide à d’autres territoires dans la région de l’océan Indien. “En aidant les agriculteurs à choisir les cultures adaptées aux conditions locales, nous réduisons le gaspillage de ressources et prévenons l’épuisement des sols”, met en avant Yankoub Ibrahim.
Ecol’eau veut réconcilier les habitants avec l’eau du robinet
Ecol’eau a été créé pour répondre à la crise hydrique que subit l’île depuis plus d’un an et à l’importation massive de bouteilles d’eau en plastique. “On a constaté une rupture entre la population et l’accès à l’eau potable au robinet”, expliquent Isaac Tamime, diplômé en marketing commercial et en entrepreneuriat, et Nourdine Said Kalame, diplômé en physico-chimie de l’atmosphère et du climat, qui ont fondé la société. Pour y remédier, ils ont décidé de proposer une large gamme de filtres à eau, incluant des filtres à gravité, sous-évier et sur-évier, afin qu’il y en ait pour tous les portes-monnaie. “Une seule cartouche de filtre peut traiter l’équivalent de plusieurs milliers de litres d’eau, évitant ainsi des milliers de bouteilles plastiques dans l’environnement”, mettent en avant les entrepreneurs, qui ont reçu leur première commande de filtres diversifiés cette année. Mais la mission qu’ils se sont donnée ne s’arrête pas à la vente de produits. Ecol’eau fait aussi de la sensibilisation auprès des habitants sur la gestion de l’eau. Une activité qui a été saluée lors du concours Innov’action, dont la start-up est ressortie lauréate.
Ylanga Ecoshop veut bannir le plastique du quotidien
Ylanga Ecoshop, s’est donné le défi de proposer aux Mahoraises et Mahorais des produits zéro-déchet dès 2021. C’est la crise du manganèse qui fait germer l’idée dans la tête d’Anaïs Abdou, qui part alors en quête de filtres à gravité pour l’eau du robinet. En voyant sa quantité de déchets plastiques diminuer, elle veut alors trouver d’autres alternatives aux produits emballés dans cette matière. Elle découvre alors des solutions pour avoir gel douche, lessive, brosse à dent ou encore protection hygiénique sans produire de déchet plastique. Elle décide de partager ces découvertes en créant sa propre entreprise, d’abord sur internet. En 2024, l’entrepreneuse a connu un nouveau tournant : l’ouverture du Ylanga concept store, à Chirongui. Si le début d’existence de la boutique physique a été perturbé par les barrages en début d’année, elle propose de nombreux produits respectueux de l’environnement et zéro-déchet, ainsi que des produits de créateurs locaux, pour favoriser les circuits courts. À cela s’ajoute une partie salon de thé, faisant de ce concept store un lieu convivial dédié au respect de la planète.
ETPC collecte les déchets inertes
Depuis plusieurs mois, l’entreprise ETPC (Entreprise de Travaux Publics et de Concassage) a commencé à collecter les déchets inertes de construction, comme les gravats, les parpaings cassés ou les morceaux de béton. Elle a donc ajouté à son réseau de six points de vente sur le territoire, un nouveau service de collecte de déchets. Les artisans et les entreprises du secteur du BTP pourront bientôt apporter gratuitement ces déchets s’ils sont correctement triés. “Après les avoir collectés, on les rassemble sur des plateformes de traitement, comme à Koungou pour les préparer, en enlevant la ferraille du béton armé par exemple ”, détaille Frédéric Polenne, gérant de l’entreprise. Puis, à l’aide d’un concasseur, les matériaux sont transformés pour fabriquer du sable ou des gravillons qui peuvent servir à nouveau dans les constructions. Ce dernier assure que le flux est croissant et permet une nouvelle activité basée sur le recyclage. “La filière existe maintenant”, se félicite le dirigeant, rappelant néanmoins qu’elle n’en est qu’à son démarrage. Il est maintenant possible de se débarrasser de ses déchets sans les jeter au bord de la route ! “Si on peut produire la même chose à partir d’une nouvelle ressource, cela permet de ne pas prélever ces matériaux dans la nature et de la préserver.”
Aquarium Kanoa veut relancer l’aquaculture
Sittirati Mohamed a décidé de créer Aquarium Kanoa en 2023 afin de relancer l’aquaculture sur l’île. “C’est une filière quasi morte sur le territoire, pourtant elle était très prometteuse il y a une dizaine d’années”, déplore-t-elle. Pour le moment, l’entreprise fait surtout un travail de structuration avec les institutions, de nombreuses autorisations étant nécessaires pour installer ce type d’activité. À termes, Aquarium Kanoa compte élever des poissons sur terre, en bassin. Pour résoudre le problème de trouver des juvéniles, nécessaires à ce type d’exploitation, la société veut proposer de la capture et culture de post-larves. Cette pratique est plutôt connue pour son respect des milieux marins : cela consiste à prélever les espèces au dernier stade larvaire, avant qu’elles ne rejoignent et colonisent les récifs. Lors de cette migration, une grande majorité des post-larves meurent à cause des prédateurs. Il s’agit donc d’en prélever plusieurs avant ce tri de la nature. Cela évite de capturer des juvéniles déjà installés dans leur milieu. “On voudrait ainsi faire une nurserie pour fournir des juvéniles aux pisciculteurs”, développe la conseillère agronome de métier. Cette activité devrait aussi permettre d’établir une typologie plus complète des espèces présentes dans le lagon mahorais.
Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt
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