Anna Ousseni, la nouvelle Miss Mayotte dans toute sa splendeur

Elle a été élue le 6 octobre 2021. Âgée de 24 ans, Anna Ousseni succède à Anlia Charifa et de-vient Miss Mayotte 2021. La jeune femme réalise à peine ce qui lui arrive, elle qui vit un rêve éveillé depuis le soir de son élection. Elle est très fière d’avoir ramené la couronne dans son village de Sada, mais elle crée déjà la polémique, certains l’accusant de ne pas être Mahoraise. La lauréate répond à ses détracteurs et nous fait part de ses ambitions pour Mayotte dans cette interview exclusive.

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Flash Infos : Pourquoi vous êtes-vous présentée à l’élection de Miss Mayotte ?

Anna Ousseni :C’est une amie qui m’avait inscrite à Miss Réunion et j’ai fait le choix de représenter Mayotte parce que j’ai fait mon enfance ici et je me sentais plus légitime de représenter cette île. J’avais envie de gagner confiance en moi et de représenter Mayotte.

FI : Lorsque l’on a annoncé votre nom vous n’aviez pas l’air surprise… Étiez-vous certaine de gagner ?

A. O. : Après le passage de mon discours, j’avais confiance en moi parce que les autres candidates avaient bugué alors que j’avais réussi à me reprendre et à mieux répondre. On m’avait dit que le discours était très important et quand je suis passée, je me suis dit « c’est pour moi ». Je n’ai pas montré de réaction parce que j’étais quand-même un peu choquée et je ne savais pas comment réagir.

FI : De quelle manière vous vous êtes préparée pour participer à l’élection ?

A. O. : Je n’ai pas participé forcément pour gagner, mais je me suis dit que je devrais vivre cette aventure ne serait-ce que pour avoir un peu plus confiance en moi et gagner en visibilité. Je ne me suis pas mise de pression, je suis partie dans l’optique de faire des nouvelles rencontres. On m’avait déjà proposée de le faire des années auparavant, j’ai toujours refusé parce que je ne me sentais vraiment pas à l’aise devant la caméra ou devant un public. Je n’avais pas du tout con-fiance en moi. Ma famille m’a beaucoup encouragée, m’a rassurée et j’ai sauté le cap.

FI : Comment se sont passées les deux semaines de préparation avec les candidates et le comité Miss Mayotte ?

A. O. : Il y avait une bonne cohésion entre les filles, j’ai fait de superbes rencontres. Au début, j’avais peur que l’ambiance soit trop compétitive, mais finalement tout s’est très bien passé. Pareil avec le comité. Il y a eu quelques problèmes d’organisation, mais on a su gérer. Et je fonctionne toujours avec l’imprévu donc ça ne m’a pas plus dérangé que ça, je m’adapte.

FI : On reproche souvent aux Miss Mayotte de venir à Mayotte simplement pour se faire élire avant de repartir en métropole ou à La Réunion. Qu’allez-vous faire de votre année de règne ?

A. O. : Je vais rendre mon appartement à La Réunion et rentrer à Mayotte. J’ai plein de projets pour l’île et je veux rester ici. J’aimerais construire une station balnéaire ici. Mais je vais commencer doucement en créant une entreprise d’activités nautiques. C’est ce qui me passionne. J’avais déjà prévu de rester à Mayotte avant même de me présenter à l’élection. C’est ici que je veux développer mon projet professionnelle pour contribuer à la construction de l’île.

FI : La Miss Mayotte 2020, Anlia Charifa, figurait parmi les finalistes lors de la dernière élection de Miss France, pensez-vous pouvoir aller aussi loin ?

A. O. : Sans vouloir paraître prétentieuse, je vise le titre de Miss France ! Ou au moins le top 5. Je ne suis pas encore prête pour l’élection nationale. Je sais que ça demande beaucoup de préparation et il faut que je travaille sur l’éloquence, la culture générale, il y a beaucoup de travail à faire. Mais j’ai quelques points forts, notamment mon sourire et ma sociabilité. En revanche, j’ai aussi un point faible. J’ai du mal à prendre sur moi. Je sais que l’on exige beaucoup des candidates à l’élection de Miss France, alors que je n’ai pas l’habitude de devoir contrôler tous mes moindres faits et gestes. Ça va être difficile de rester toujours calme avec le sourire même si quelque chose me dérange. Je suis quelqu’un de très franc, quand quelque chose ne me plaît pas, je le dis…

FI : À chaque élection son lot de polémiques, cette année on vous reproche vos origines. Certains disent que vous n’êtes pas Mahoraise mais Comorienne. Qu’avez-vous à répondre à ces gens ?

A. O. : Je représente la diversité de Mayotte. La communauté comorienne est aussi présente à Mayotte. Je pense qu’il faut arrêter de vouloir des miss 100% Mahoraise, ce n’est pas possible parce que nous nous sommes tous mélangés. À La Réunion, il y a différentes communautés et tout le monde est libre de se présenter. Je ne comprends pas pourquoi à Mayotte on fait une polémique sur ça. J’invite aussi les Mahoraises à se présenter à l’élection comme j’ai eu le courage de le faire. Il y a des Mahoraises qui ont tous les critères, mais elles ne se lancent pas. Quant à ceux qui disent que je n’ai pas habité ici, que je sors de nulle part, ils ont tort ! J’ai fait ma scolarité à Mayotte, j’ai passé mon bac ici. Ce n’est qu’après que je suis partie à Bordeaux faire mon BTS puis ensuite à La Réunion pour ma licence. Quoi qu’il en soit, il y a des gens qui me soutiennent et qui savent que je suis aussi une fille d’ici.

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