Après une dernière édition en 2019, le festival Kariboom signe son grand retour les 4 et 5 juin prochains à M’Tsangabeach, dans la commune de Sada. Organisatrice de l’événement, l’association Atomix promet une révolution musicale et artistique, mais aussi de grandes nouveautés. Entretien avec le président, Jean-Philippe Moya.
Flash Infos : Après deux années d’absence, le festival Kariboom revient pour une 7ème édition les 4 et 5 juin prochains. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à moins d’une semaine de l’événement ?
Jean-Philippe Moya : Effectivement, 2020 et 2021 ont été annulés à cause de la pandémie… Pourtant, nous avions prévu de faire venir des artistes belges et métropolitains. Nous étions sur les rails !
À la différence des précédentes éditions qui se déroulaient seulement sur une après-midi et une nuit, l’édition de cette année se tient sur deux jours. Nous avons mobilisé davantage de moyens techniques et humains, notamment en termes de bénévoles qui sont au nombre de 70. Raison pour laquelle, cela aurait été dommageable de ne pas exploiter et optimiser tous nos efforts dans l’organisation d’un « grand » festival sur l’ensemble d’un week-end ! Cette date des 4 et 5 juin est tombée sous le sens dès le mois d’octobre. Pour ce grand retour, nous avons voulu faire venir un gros plateau d’artistes : à titre d’exemple, nous payons plus de 14 billets d’avion.
À l’approche de l’échéance, c’est un mélange d’excitation, bien évidemment, mais aussi de stress parce que l’événement prend une tout autre ampleur au niveau organisationnel. Heureusement, nous pouvons compter sur une équipe soudée et efficace avec différents postes stratégiques (logistique, administration, décoration, etc.) pour se dispatcher les tâches. Nous sommes prêts !
FI : À la lecture de votre programmation, nous avons le sentiment qu’il s’agit d’une petite entreprise familiale… Comment vous organisez-vous en termes de préparatif au cours des mois précédents ?
J-P. M. : Au départ, ce sont surtout des entrevues en comité restreint entre les membres du bureau directeur… Un noyau dur de six personnes avec lequel nous commençons par choisir une date et réfléchir à la ligne artistique. Au bout de quelques mois de préparation, nous élargissons ce cercle en intégrant un staff composé d’une vingtaine de fidèles à Atomix qui prennent des responsabilités en amont. Puis nous continuons à procéder aux réajustements. Et au fur et à mesure que l’événement approche, nous peaufinons les derniers détails à raison d’une réunion hebdomadaire, voire tous les trois jours…
FI : L’ADN du Kariboom, c’est aussi l’aspect familial. De nombreuses animations se déroulent les journées pour que les parents puissent en profiter avec leurs enfants. En quoi ce volet-là est-il si important à vos yeux ?
J-P. M. : Historiquement, Atomix était une association d’art circassien. Puis la musique s’est greffée à partir de 2017. Dès le début, nous avons voulu associer les animations pour enfants afin de démocratiser l’accès à la musique électronique et de nous ouvrir au public familial et mahorais.
Le samedi après-midi reste consacré aux ateliers d’initiation aux percussions et aux instruments de la fanfare, de jonglage et de DJ ainsi qu’aux spectacles de danse africaine, de tissu aérien, de breakdance, de capoeira… L’idée aussi est de promouvoir des artistes locaux avec une musique plus éclectique. Une autre que ce que nous proposons. Ce moment plus « calme » permet aux visiteurs de venir s’amuser même s’ils n’apprécient pas forcément la Bass Music. Après, si derrière nous arrivons à les sensibiliser, c’est jackpot !
FI : Effectivement, dès la tombée de la nuit, la musique plus « engagée », marque de fabrique d’Atomix, fait son entrée sur scène. En tant que DJ, que pouvez-vous nous dire sur les artistes présents cette année ? Sur quels critères reposent vos choix de sélection ?
J-P. M. : La ligne directrice artistique reste l’électronique, et plus spécialement la bass house, la drum’n’bass, ou encore la techno, représenté par BADJOKES, Vici, BRK, Bellecour, Crystal Distorsion… Nous avons contacté leurs boîtes de production dès novembre 2021. Tous nos guest internationaux ont accepté de diviser par deux leur cachet par rapport à ce qu’ils touchent habituellement en métropole. Nous avons réussi à vendre la destination « Mayotte » avec des sorties en mer, des immersions avec les tortues, un hébergement paradisiaque avec piscine… Nous avons joué sur cette corde sensible !
Vous avez, dans ce milieu, le bouche à oreille fonctionne à merveille. Hélas, nous n’avons pas pu forcément répondre positivement à toutes les sollicitations, mais nous les gardons sous le coude pour les prochaines éditions. Aujourd’hui, plein de monde veut venir jouer ici !
FI : Quelles sont les nouveautés pour cette 7ème édition ? Aussi bien en termes de scénographie que d’activités ?
J-P. M. : C’est la toute première fois que nous aurons trois scènes en simultanée. La première spécifique pour le reggae, active de 14h au petit matin, s’appelle Doujah Sound, la seconde réservée à notre sound system (NeoM42, JP, Lili, Tchang Lanone) et la troisième, la main stage de huit mètres de haut et douze mètres de large, avec un effort non négligeable sur la décoration. Nous aurons une canopée avec un arbre artificiel de vingt mètres de diamètre en lycra tendu… Pour cela, trois techniciens du festival Hadra, la référence européenne sur ce type de structure, vient spécialement pour l’occasion avec leur matériel ! Ils vont même nous faire des formations sous forme de workshop pour renforcer les compétences de notre équipe déco.
En ce qui concerne les nouveautés du côté des activités, nous aurons deux châteaux gonflables en accès libre ainsi que des initiations à la voile grâce à un partenariat avec May Voile.
FI : Alors que le rendez-vous approche à grand pas, de quelle manière vous projetez-vous sur 2023 ?
J-P. M. : Nous allons déjà voir si nous serons capables de tenir la route sur les deux jours. Si tout se passe comme prévu, nous en reparlerons dès le lendemain ! D’ici là, nous sommes focus à 100% sur la 7ème édition. Nous serrons les fesses (rires) !
FI : Pour le mot de la fin, que diriez-vous à ceux qui n’ont pas encore pris leur place ?
J-P. M. : Que cela va être un festival totalement inédit sur la durée et sur l’ambiance pendant 48 heures ! Les festivaliers auront la possibilité de camper sur site avec des douches et des sanitaires. Le site est immense donc le but est de pouvoir profiter de toutes les animations qu’elles soient musicales, artistiques ou visuelles. Notre jauge est à 1.000 personnes, voilà pourquoi les gens doivent prendre leur place maintenant… Alors n’attendez plus !