Au mois de janvier, les équipes de l’association Nayma ont débuté un chantier d’envergure avec le nettoyage des ravines du quartier de la Vigie en Petite-Terre. Durant deux semaines, une vingtaine de salariés ont travaillé sans relâche pour évacuer des tonnes de déchets accumulés le long des pentes.
500 sacs de déchets ménagers ! Voilà le butin récolté par les employés en insertion de l’association Nayma en seulement deux jours de travail. “Nous avons commencé à nettoyer cet endroit pendant une semaine à l’issue de laquelle nous avions quasiment terminé. Puis la pluie nous a obligés à arrêter nos manœuvres pendant une autre semaine. Quand nous sommes revenus, c’était un retour à la case départ”, témoigne Kassime Harib, chef d’équipe au sein de la structure Nayma. Un constat décourageant mais qui n’a pas atteint le moral des troupes. Plus déterminés que jamais, les salariés ont redoublé d’efforts et sept jours plus tard le chantier touche à sa fin.
Évacuer et sensibiliser
Alors que la saison des pluies bat son plein, la saison des déchets à la mer suit son cours. Bouteilles, cannettes, couches, encombrants… Jour après jour, les habitants des quartiers isolés jettent leurs déchets au beau milieu de la nature. Souvent éloignées des points de collecte, ces populations ne prennent pas la peine de déposer leurs détritus aux endroits dédiés. “C’est par l’éducation que nous pourrons faire évoluer les choses”, affirme Kassime Harib. En effet, si les opérations de nettoyage se multiplient autour de l’île tant que les riverains continueront à se débarrasser de leurs déchets où bon leur semble, rien ne changera.
“Il y a des gens qui sont heureux que nous venions nettoyer leur quartier et d’autres qui jettent leurs déchets devant nous en disant que ça nous fait du travail”, s’insurge Maoudjoudi, salarié en insertion. Grâce à leur formation, les employés en contrat à durée déterminée d’insertion de Nayma ont opéré une véritable prise de conscience. “Avant, je n’avais jamais travaillé dans l’environnement et surtout, je ne savais pas qu’il existait des lieux aussi insalubres que ceux-ci”, explique Sikina. Avant d’ajouter : “Il faut absolument remédier à ce problème qui favorise le développement de nombreuses maladies.”
Un enjeu sanitaire et humain
Dengue, hépatites, staphylocoques… Un cocktail détonnant dans lequel baigne une grande partie de la population mahoraise. Au-delà de la pollution visuelle, les déchets ont des conséquences non négligeables sur tous les organismes vivants de l’île. “Lorsque nous sommes face à des monticules de déchets comme ici, nous avons un sentiment de désolation”, affirme Djamilou. Mais dès lors que le chantier commence, les employés se retroussent les manches et plus rien ne les arrête ! “À la fin de chaque chantier, nous sommes fiers”, sourient les membres de l’équipe. Une profession d’utilité publique qui valorise ces salariés autrefois éloignés du monde du travail et offre une bouffée d’air frais à l’environnement mahorais.