Charte de l’environnement : une expérience enrichissante pour les participants

Clap de fin du séjour des jeunes de l’océan Indien, toute cette semaine, ils étaient à N’gouja pour écrire une charte de l’environnement dans le cadre de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien (CJSOI). Le précieux document sera remis aux ministres des pays et territoires de la CJSOI pour qu’ils appliquent des pratiques respectueuses de la planète.

Ce mercredi soir, au Jardin Maore, à N’gouja, à 23 heures, les jeunes issus de La Réunion, Maurice, Djibouti et de Mayotte étaient encore en train de travailler avec beaucoup d’assiduité. Malgré les retards d’avion et leur court séjour à Mayotte pour ceux venant de l’extérieur, rien ne les a détourné de leur mission, écrire une charte de l’environnement. Ce voyage était à l’initiative de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI) et organisé par la délégation régionale académique à la Jeunesse, à l’engagement et aux Sports (Drajes) de Mayotte. L’objectif final de ces quatre jours était l’écriture d’une charte qui sera transmise aux ministres des différents territoires de la CJSOI pour les guider dans l’adoption de pratiques durables et respectueuses de l’environnement.

Découverte du lagon

En parallèle de l’écriture, les participants non mahorais qui n’avaient jamais mis les pieds à Mayotte et les deux locaux ont pu participer à des activités qui allient sport et nature. Ils ont par exemple découvert la beauté du lagon via un baptême de plongée avec Lagon Maore, se sont initiés à l’escalade avec Mayotte Escalade et ont beaucoup appris sur les oiseaux de Mayotte avec le Gepomay. « La pratique de ces activités physiques en pleine nature avait pour objectif de donner du sens pour l’écriture de la charte », indique Franck Teyssier, référent formation sport et nature à la Drajes.

Le document qu’ils ont finalisé ensemble s’articule autour de quatre axes, le respect de la biodiversité, la réduction des déchets, l’utilisation durable des ressources et la sensibilisation et l’éducation. La charte a été enrichi des différents domaines de spécialité des jeunes et des défis qu’ils rencontrent dans leur région. Les représentantes de La Réunion, Alana et Estelle sont par exemple en service civique à Globice Réunion, une association spécialisée dans l’étude et la protection des cétacés, Juan Pierre, ce Mauricien fait partie des négociateurs de l’Organisation des Nations unies (ONU) et Manar Houssein est une influenceuse djiboutienne qui compte une communauté de 300.000 followers. Malgré ces différences, « nous nous sommes retrouvés autour de mêmes problèmes auxquels nous sommes confrontés dans l’océan Indien », analyse ce dernier. Pour l’écriture du document, ils ont été accompagnés par Samir Moussa de Kavani, qui gère le réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable à Mayotte.

Cette expérience à Mayotte les a ravis, Alana Tailliez la résume en deux mots, « découverte et émerveillement » face à la biodiversité rencontrée, elle est bien décidée à y revenir pour un autre séjour. Plus jeunes que les autres participants, les deux Mahorais choisis pour prendre part à cette aventure sont très satisfaits. « Je suis très heureux de cette expérience, ça m’a permis d’en apprendre plus sur mon île et de la faire découvrir à des personnes d’autres pays. Je suis très fier d’avoir représenté Mayotte », se réjouit Darouèche Farel, 16 ans, qui fait partie du comité des jeunes d’Acoua. En peu de temps, ils ont tissé des liens et sont devenus amis.

Au total, 70 mesures ont été élaborées par le groupe. « Le but de cette charte est de bousculer les ministres et les représentants. Après avoir vu votre travail, je peux dire que vous les bousculez bien », dit Madeleine Delaperrière en souriant, déléguée régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et au sport (Drajes). Désormais, la mission est de convaincre les dirigeants de la mettre en œuvre. « J’espère que les ministres seront à la hauteur des exigences, qu’ils ne vont pas se contenter de signer mais surtout de l’appliquer », souligne-t-elle.

Habitué à négocier et à participer à des sommets avec des dirigeants nationaux, Juan Pierre est pour sa part bien décidé à interpeller les politiques mauriciens pour que la charte soit signée.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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