Un programme spécialement conçu pour une Mayotte plus verte

Au syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam976), la réduction des déchets est plus qu’un objectif, c’est une nécessité. Avec l’élaboration du PLPDMA, un dispositif qui cadre les actions du syndicat en la matière, la chasse au gaspillage et aux mauvaises habitudes est ouverte.

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Dhoianbati Minihadji suit la conduite du PLPDMA au sein du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte).

Que veut dire PLPDMA ?

Derrière le programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA), se cache un document qui sert de fil rouge pour la collecte et le traitement des déchets sur un territoire. « On s’appuie dessus pour faire des actions futures », confirme Dhoianbati Minihadji, chargée du PLPDMA au sein du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte). Fait avec le Sgar (secrétariat général aux affaires régionales), le Département de Mayotte, ou la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI), le texte validé dans différentes commissions et ateliers est valable pendant six ans.

Pourquoi ça a été mis en place ?

Alors que c’est une obligation depuis janvier 2012, celui-ci a vu le jour en 2022 à Mayotte. Un retard important certes, mais qui s’explique en outre-mer par les difficultés liées à l’insularité. Les filières de recyclage y sont encore peu développées par exemple. Pour rappel, seul 1% des déchets mahorais rentre dans le circuit du recyclage. La plupart des matières concernées est d’ailleurs envoyé en métropole, en Chine, Corée ou en Australie. A Mayotte, où la population ne cesse d’augmenter, il devient urgent que chacun réduise ses déchets ou que des solutions soient trouvées pour les traiter.

Qu’est-ce qui ressort du document ?

Le texte est assez large et découpé en plusieurs thématiques. Il y a la promotion d’une consommation responsable, la gestion des déchets alimentaires en proximité, la sensibilisation des citoyens et du public scolaire, ainsi que favoriser le réemploi et la réparation. Exemple, pour la première thématique, les manzarakas, qui constituent une importante source de déchets plastiques ou alimentaires, sont invités à devenir des événements plus écoresponsables. Pareil pour la prévention, « les scolaires sont une cible très importante. En effet, une grande part de la population mahoraise est très jeune, les élèves ont la particularité d’être plus réceptifs aux messages de sensibilisation », défend le syndicat.

Est-ce que le texte concerne que le Sidevam ?

Le Sidevam est évidemment le premier à respecter les engagements, mais ça peut aller plus loin. « Le syndicat est aussi porteur de plusieurs actions au côté de la Cadema [communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou] et de plusieurs partenaires présents sur le territoire », revendique-t-il. Mieux, il ouvre la porte aussi aux porteurs de projet en lien avec l’environnement. Nouvelles filières de recyclage ou ateliers de réparation peuvent ainsi solliciter l’aide du syndicat. « C’est quelque chose qu’on fait déjà », tient à rappeler la chargée du PLPDMA. Le Sidevam peut ainsi mieux orienter les porteurs vers les structures capables de les financer.

Les règles dans la gestion des déchets changent souvent, est-ce qu’il sera adapté ?

Oui, c’est un peu l’idée. Chaque nouvelle obligation légale pourra se glisser dans le programme, voire être anticipée. « A la fin de l’année 2023 par exemple, les particuliers en métropole auront l’obligation de composter leurs déchets alimentaires. On a du retard par rapport à ça, mais on devra le mettre en place », prévient l’agente du Sidevam. Et ce n’est pas parce ce que le document porte sur six années que le bilan est fait à la fin. « Tous les ans ou les deux ans, on fait le point », fait-elle observer.

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