Sortie ponte avec Oulanga Na Nyamba

Lundi 28 juin, novices et adeptes des sorties pontes étaient réunis avec les membres d’Oulanga Na Nyamba pour une excursion en Petite-Terre.

Vous n’avez jamais observé une tortue pondre ? Oulanga Na Nyamba vous emmène. À la nuit tombée, la petite équipe se retrouve sur la plage de Moya. Quatre fois par mois, les bénévoles de l’association encadrent petits et grands afin de leur faire découvrir ce moment magique : la ponte des tortues. Lorsque la marée monte, les reptiles rejoignent la plage en quelques coups de nageoires et viennent creuser un nid avant d’y déposer leurs œufs.

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Extinction des lumières et consignes de sécurité. À pas de loup, tous se dirigent vers la plage. Sur le sable, plusieurs tortues ont déjà commencé le travail. “L’objectif de nos sorties pontes est de sensibiliser le grand public. Nous voulons mettre en avant la valeur de la tortue mais aussi véhiculer le message qu’il ne faut pas aller observer une ponte seul lorsqu’on est novice. Il y a des règles à respecter pour ne pas les déranger et ce n’est pas en une ou deux sorties que l’on peut les maîtriser« , confie Dina Andrianaivoravelona, employée de l’association Oulanga Na Nyamba. En effet, Mayotte fait partie des hotspots de reproduction des tortues dans le monde. Si le nombre d’individus qui vient y pondre est très important, il n’est pas moins primordial de ne pas perturber le cycle de reproduction de cette espèce menacée.

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La protection avant tout

 

En décembre dernier, le préfet de Mayotte avait réuni l’ensemble des acteurs institutionnels et associatifs, comme la Deal, le conseil départemental, les associations Oulanga Na Nyamba et les Naturalistes de Mayotte, les communautés de Commune du Sud et de Petite-Terre ou encore la gendarmerie maritime, afin de signer un pacte de sauvegarde des tortues. Ce document avait vu le jour au lendemain des périodes de confinement où le nombre de braconnages était monté en flèche. “Le premier objectif de ce pacte a été la coordination des acteurs autour de la préservation des tortues. Travailler de concert et être plus efficace”, assure Linda Zouari, stagiaire ENA auprès du préfet. Avant d’ajouter : “Le deuxième volet du pacte s’est concentré sur l’apport d’un soutien financier aux associations Oulanga Na Nyamba et Les Naturalistes de Mayotte. Ces dotations ont servi à embaucher des équipes pour assurer une présence sur les plages, mais aussi acheter du matériel adapté à la surveillance nocturne et ainsi lutter contre le braconnage. Enfin, le pacte a permis la mise en place d’actions visant à augmenter la sensibilisation de la population autour de la tortue. Faire comprendre à tous qu’une tortue vivante a bien plus de valeur qu’une tortue morte”, détaille-t-elle.

 

Écouter avant d’admirer

 

Mohamed, bénévole au sein de l’association Oulanga Na Nyamba depuis plus d’un an, avait pour mission ce lundi soir de repérer les tortues en train de pondre sur la plage. “D’abord, j’observe les traces au sol pour savoir si la tortue est montée puis redescendue à l’eau ou si elle est toujours sur la plage. Ensuite, j’écoute. Si j’entends du bruit, c’est que la tortue est en train de creuser son nid ou de le reboucher. Il ne faut alors pas la déranger ! Si je n’entends rien et que la tortue est immobile, je m’approche très doucement pour ne pas la perturber et je regarde. Lorsque la tortue a commencé à pondre, elle ne s’arrête plus. C’est le seul moment où en se plaçant derrière elle, on peut allumer une lumière rouge et admirer la ponte”, raconte ce passionné qui confie s’être beaucoup documenté sur les tortues depuis qu’il est bénévole.

Autant d’étapes minutieuses qu’il faut respecter à la lettre pour ne pas effrayer l’animal marin et risquer de compromettre la ponte. En effet, si une tortue peut répéter l’opération plusieurs fois au cours de sa vie, seul un individu sur 1.000 atteindra l’âge adulte. Ce qui entraîne une lente régénération de l’espèce. Et devrait pousser l’ensemble des habitants de l’île aux parfums à se préoccuper de ce patrimoine naturel unique au monde…

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