À la rivière de Majimbini, Nayma passe (déjà) à l’action

Nettoyage et prévention à l’ordre du jour pour l’équipe de Nayma dans la rivière de Majimbini ce vendredi 28 mai. La jeune association a lancé il y a quelques semaines ses premières actions environnementales et entend bien changer durablement les mentalités sur le territoire mahorais.

A 9h, une foule de t-shirts verts et bleus se réunit sur le parking de la DEAL. Sacs poubelles et râteaux à la main, les employés de Nayma sont prêts. Fatima, encadrante, se réjouit du travail de sa toute nouvelle équipe. “Ils sont bien impliqués. Je supervise 12 personnes de 20 à 60 ans, il y a une belle diversité et une bonne cohésion”, se satisfait la jeune agricultrice. Les soixante-douze employés en contrat d’insertion de Nayma se rendent aujourd’hui à la rivière de Majimbini afin de ramasser les déchets qui s’y trouvent et effectuer de la prévention auprès des riverains.

“La sécurité avant tout”

Abdallah Faizi, en charge de la coordination et du recrutement chez Nayma rappelle des règles mises en place par l’association en matière de santé et de sûreté. “Nos employés ont d’abord suivi une semaine de formation avant de débuter les chantiers pour éviter les risques et savoir comment bien ramasser les déchets. De plus, avant de partir sur le nettoyage d’une zone comme aujourd’hui, nous effectuons au préalable une sortie terrain pour estimer l’intervention à venir. Par ailleurs, il y a certains endroits où nous n’intervenons pas, notamment là où s’écoulent les eaux usées. À terme nos employés seront vaccinés contre le tétanos ou encore l’hépatite A mais nous faisons passer la sécurité avant tout et nous ne voulons surtout pas les exposer à des risques notamment sanitaires« , confie-t-il.

 

Un travail de longue haleine

 

Une semaine plus tôt, l’équipe de Nayma avait déjà nettoyé ce tronçon de rivière. Aujourd’hui, tous sont ravis de voir que certaines zones sont restées intactes même si les déchets continuent à joncher les berges. “La dernière fois, il nous a fallu trois jours pour évacuer tous les déchets. Là, il ne nous faudra qu’une seule journée pour enlever ce qui reste. C’est encourageant”, souligne Abdallah Faizi. L’équipe se scinde en deux. Certains continuent à ramasser tandis que d’autres partent à la rencontre des habitants afin de les sensibiliser. “Bonjour Madame, est-ce que vous jetez vos déchets ?”, lance un des salariés de l’association à une habitante du quartier. Avant de préciser : “Nous faisons de la sensibilisation pour faire changer les mentalités. Nous pensons que la sensibilisation est plus efficace quand les gens nous voient nous aussi nous impliquer et nettoyer. Comme ici par exemple, cette dame est venue spontanément avec son balais ramasser les déchets devant chez elle. Nous sommes venus lui parler une première fois et aujourd’hui elle a pris conscience qu’en agissant à son niveau elle peut faire changer les choses”. Il reste encore beaucoup de travail aux membres de l’association pour faire évoluer les mentalités sur l’île au parfum. Car pour les populations très précaires, c’est bien souvent l’accès direct et facilité à un conteneur poubelle qui pèche… Et leurs déchets finissent bon gré mal gré à même le sol.

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