La promesse d’un nouvel élan pour l’agriculture mahoraise

Attendue depuis longtemps à Mayotte, la première promotion du brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) a débuté sa formation mi-février au centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi. De quoi donner un coup de pouce à la filière qui peine à se structurer sur l’île.

Quinze étudiants, neuf formateurs permanents, 35 heures de cours par semaine, voilà ce que représente le brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA°. Pendant dix mois, les élèves apprendront au détour d’ateliers pratiques et de cours théoriques comment gérer une entreprise agricole. « Les étudiants voient un peu de tout, que ce soit en maraîchage ou en élevage », explique Mélanie Loriot, formatrice en agronomie, coordinatrice de la formation BPREA et responsable des formations au sein du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi.

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La première promotion du brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) a commencé en février.

Du choix des plants en passant par le diagnostic des sols, les semis puis la récolte, ou encore les règles élémentaires de zootechnie, les agriculteurs sauront tout faire. « Nous avons la chance d’avoir un plateau technique parfait où nous pouvons tout faire sur place et nous complétons avec des visites d’exploitations », affirme la formatrice avant de poursuivre : « L’intérêt est avant tout de présenter des exemples concrets pour coller au contexte local ». De quoi donner aux futurs diplômés toutes les clés en main pour monter un projet viable et respectueux de l’environnement.

Un métier où tout doit être pensé

Les pieds dans la terre et la tête dans les chiffres l’agriculteur d’aujourd’hui doit également apprendre à être un responsable d’entreprise. « Tâches administratives, gestion et autonomie », telle est la thématique du cours du jour. « Nous allons voir comment réguler son activité en fonction de ses objectifs », s’exclame Mélanie Loriot, un feutre dans une main et une pile de petits papiers adhésifs dans l’autre. L’exercice ? Écrire une action, un objectif et une finalité à mettre en œuvre avec comme exemple l’exploitation agricole de Latouldine Madi, à Barakani, présentée comme un “cas d’école”.

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Une partie de la formation se déroule dans les serres du lycée agricole de Coconi.

Très studieux, les étudiants remplissent un à un les papiers de couleurs qui viennent compléter une arborescence bigarrée au tableau. “Ne pas polluer”, “vivre de son activité”, “faire découvrir l’agriculture mahoraise”, autant d’objectifs que s’est fixé l’agriculteur. “Cette formation me permet de bien ficeler mon projet et de mieux cerner certains points à améliorer”, confie modestement le Mahorais. Alors qu’il s’est lancé il y a quelques années dans l’aventure agraire, grâce au BPREA, le producteur pourra obtenir la capacité agricole et avec elle des aides lui permettant de développer son activité, mais aussi de se verser un salaire décent. “Mon souhait serait de faire de l’agrotourisme. J’ai toujours eu envie d’accueillir du monde chez moi, leur faire découvrir mon travail et vendre le fruit de mes récoltes. Avec le BPREA, je pourrais obtenir une légitimité supplémentaire”, dit Latouldine en souriant.

Celui-ci repart ravi avec un projet en pleine construction et peut-être des réservations toujours plus nombreuses pour les curieux qui souhaitent découvrir son jardin mahorais.

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