Vendredi 5 novembre avait lieu la pose d’un dispositif de concentration de poissons (DCP) à l’extérieur du lagon au large du port de Longoni. Une action qui s’inscrit dans le cadre du renouvellement de ces dispositifs dont le parc naturel marin de Mayotte est à l’initiative.
Alors que le soleil se lève sur le lagon, les employés du Parc naturel marin prennent la mer à bord de leur navire Utunda. La mission du jour ? Rejoindre une équipe qui assure la pose de l’un des quatorze dispositif de concentration de poissons (DCP) au large de l’île aux parfums. “Aujourd’hui, nous sommes face à une surpêche des poissons à l’intérieur du lagon. Les stocks de mérous, carangues ou encore vivaneaux ont dû mal à se renouveler alors que le stock d’espèces que l’on retrouve au large se porte bien”, explique Cyrielle Jac, chargée de mission pêche et aquaculture au Parc naturel marin de Mayotte.
Avenir et pêche durable
Si les dispositifs de concentration de poissons existent déjà dans les autres départements d’Outre-mer français, à Mayotte, tout reste à faire. Lors de la départementalisation, la chambre de l’agriculture de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte avait commencé à déployer des DCP dans les eaux turquoises de l’île mais, aujourd’hui, difficile de dire si les dispositifs existent encore ou s’ils sont toujours utilisés par les pêcheurs. “Notre objectif avec ces quatorze DCP se décline en quatre points”, affirme le directeur du parc, Christophe Fontfreyde. “Tout d’abord, favoriser la pêche ciblant les ressources pélagiques hors lagon, puis, limiter le temps de recherche du poisson pour les pêcheurs, améliorer la sécurité en mer et enfin assurer durablement une sécurité alimentaire.” Une décision prise de concert avec les pêcheurs de l’île qui ont pu débattre de l’emplacement de ces futurs dispositifs tout autour de la barrière de corail.
Utilité et règles d’approche
Dès leur installation, les agents de terrains viendront régulièrement contrôler les DCP et travailleront en étroite collaboration avec les pêcheurs pour connaître les captures réalisées et évaluer l’efficacité du dispositif. “Il faudra attendre six mois pour que les animaux colonisent le DCP. D’abord il attirera de petits poissons, puis de plus gros comme les thons, les dorades et les marlins” , détaille Cyrielle Jac. Mais pour que ce système perdure dans le temps, les usagers devront respecter quelques règles : “Pas d’approche à moins de dix mètres des flotteurs, pas d’amarrage sur les bouées et pas de chasse sous-marine sous les DCPs”, martèle le docteur en écologie marine. De plus, si les professionnels peuvent se rendre chaque jour de la semaine sur ces points de pêche, les plaisanciers ne sont autorisés à y jeter leurs hameçons que les week-ends et jours fériés.
Mais alors un DCP à quoi ça ressemble ? Un DCP est tout d’abord composé d’un bloc de béton qui sert de point d’ancrage au fond de l’eau. Au-dessus de celui-ci, on retrouve un cordage relié à un système agrégateur constitué de lanières où les petits poissons et espèces marines pourront venir s’installer. A la surface, on retrouve un chapelet de flotteurs et un mât indiquant la position du DCP aux navires. Le dispositif sert à terme de lieu de vie aux espèces halieutiques et permet aux pêcheurs de venir prélever ces ressources sans parcourir de trop longues distances. Le tout dans le respect des quotas et des règles inhérentes à la pêche au sein du Parc naturel marin de Mayotte.
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