Il est préconisé de ne pas toucher les bébés tortues qui se rendent vers la mer.

Au mois d’août, du fait de nombreuses pontes d’avril à juin, c’est le moment de l’année où les émergences de tortues sont les plus fréquentes. Sur les plages mahoraises préférées tortues marines, difficile de passer à côté des petites bêtes qui rejoignent la mer en fin d’après-midi ou en matinée. Ce moment de frénésie n’est pas sans risques s’il est perturbé par une présence humaine. Ainsi, « vouloir « aider » une émergente peut avoir une conséquence désastreuse pour une petite tortue », rappelle Oulanga na Nymaba. En effet, outre le risque de prédation naturelle avec les rats, les oiseaux ou les crabes (sans compter les poissons et les requins), les petites tortues ont un besoin impératif de pouvoir rejoindre par elle-même l’eau salée. « Vous n’avez rien à faire sinon observer en gardant vos distances », demande justement l’association basée en Petite-Terre.

« Une émergence peut prendre du temps, parfois quelques heures ! Mais rien ne justifie de creuser un nid ou d’intervenir. […] Les petites tortues ont besoin de courir sur la plage ! Et c’est une question de survie. Après avoir été recroquevillé dans un œuf pendant deux mois, une tortue a besoin de se mettre en mouvement, de mettre en route son système cardiovasculaire, de réveiller ses muscles, comme si elle s’échauffait avant la première nage dans l’océan. Empêcher une tortue de courir sur le sable pour la déplacer dans l’eau, n’aurait pour conséquence que de la condamner. » De plus, la tortue revenant sur la plage trente ans plus tard pour y pondre elle-même, ce cheminement lui permet de « s’imprégner » des lieux.

Oulanga na Nyamba liste ainsi quatre recommandations : « on ne touche pas, on ne creuse pas les nids, on libère le passage jusqu’à la mer et on ne prend pas de photo avec flash ». L’association indique de nouveau que les tortues marines sont des espèces protégées. « De ce fait, il est interdit par la loi de les toucher et de creuser leur nid. »