« Notre application pourrait aider à repérer les bouteilles vides »

L’association mahoraise Wenka Culture a pour projet de lancer une application destinée à signaler les décharges sauvages. En quelques clics, chacun pourra avertir les services dédiés de la présence de déchets, qui seront ensuite transportés dans l’endroit adéquat.

Lutter contre les décharges sauvages : c’est la mission que s’est donnée l’association Wenka Culture. Depuis 2020, cette structure d’insertion par l’activité économique (SIAE) travaille sur la création d’une application mobile qui permettrait à n’importe quel citoyen de signaler les dépôts illégaux de déchets. « Les agents de notre chantier propreté urbaine, qui nettoient Kawéni cinq fois par semaine, ont remarqué que certaines entreprises et personnes jetais des déchets dans des endroits non prévus à cet effet. Ils ont aussi noté que certains espaces étaient mal aménagés et rendaient difficile le passage des véhicules chargés de récupérés les détritus », raconte Omar Saïd, directeur général de Wenka Culture.

Une géolocalisation précise

C’est ce constat qui a motivé la conceptualisation de Wezo. Sur cette application, il est prévu que les utilisateurs puissent prendre une photo de la décharge sauvage et ajouter un commentaire. Ces informations seraient ensuite envoyées instantanément, avec une géolocalisation très précise, à l’association, à la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et au service technique de la ville de Mamoudzou. « La géolocalisation permettrait de savoir exactement où sont les déchets. Puis, le plus proche d’entre nous trois irait les récupérer pour les emmener au quai de transfert d’Hamaha », explique Omar Saïd. Si l’application a été pensée pour Kawéni, le directeur de l’association assure qu’elle pourra également servir aux habitants du reste de Mamoudzou puis de l’île entière.

En marge de sa fonction principale, l’application proposera des informations sur l’environnement, le tri, les déchets, les horaires et lieux de passage des collectes d’ordures ménagères et autres déchets.

Un coût restant de 27.000 euros

Ansoim Ahamadi, apprenti et chargé de projet innovation sociale pour l’association, a eu pour mission de faire le cahier des charges de Wezo. « Il ne reste plus qu’à développer l’application. Cela devrait prendre environ quatre mois », précise Ansoim Ahamadi. « Nous avons déjà trouvé les développeurs, il ne manque plus que le financement », complète le directeur de l’association.

Wenka Culture a financé la conceptualisation du projet. Elle espère maintenant pouvoir obtenir des subventions pour payer les développeurs, qui pourront concrétiser l’application. Un coût estimé à 27.000 euros. Omar Said pense qu’une fois réelle, cette application pourrait réellement se présenter comme une solution contre les décharges sauvages : « Avec le nombre de bouteilles d’eau en plastique qui arrivent pour pallier la pénurie d’eau, la situation va être catastrophique pour l’environnement. Notre projet pourrait permettre de repérer ces bouteilles vides. De plus, une application, cela parle à la jeune génération. »

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