Si rien ne prédestinait Carine Médar et Adrien Doublet à la botanique, l’île aux parfums et ses enjeux les ont amenés à créer Mimea. Depuis juillet 2021, le couple travaille d’arrache-pied pour voir fleurir un jour leur projet de conteneurs hydroponiques à Mayotte.
Et si les tomates, les salades et les fraises poussaient aussi à Mayotte ? Grâce à Mimea, le rêve pourrait bientôt devenir réalité. La méthode : la culture en hydroponie à l’intérieur de conteneurs. La plus-value ? Des produits frais, de qualité et sans traitement qui poussent toute l’année dans une atmosphère contrôlée propice à leur bon développement. “Nous sommes partis d’un constat : Mayotte est confrontée aux ruptures de stocks et à des prix très élevés à cause de l’importation. Il fallait alors réfléchir et trouver une solution pour répondre aux besoins des restaurateurs, des clients, en bref, des Mahorais”, détaille Carine Médar, chargée d’études générales pour l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM).
90% de consommation d’eau en moins
Manque de foncier, climat tropical, ravageurs… Difficile de se lancer dans une aventure agricole sur l’île au lagon. Pourtant, des solutions existent et Mimea compte bien le prouver. “Nous nous sommes penchés sur la question et nous avons découvert ce modèle de culture hors sol”, explique Adrien Doublet, restaurateur. Très vite, le projet prend de l’ampleur dans la tête de ces deux créateurs. Déjà implanté à Paris, mais aussi à Dubaï, ce modèle de culture éco-responsable en atmosphère contrôlée, sans pesticides et à l’intérieur de conteneur semble être la clé du problème.
90% de consommation d’eau en moins par rapport à une culture classique, c’est ce que promet la formule pourtant basée sur cette ressource essentielle qui tourne en circuit fermé. “Nous nous sommes formés en hydroponie via la plateforme mise en place par Les sourciers. Ce qui a conforté notre envie de mettre en place ce projet et qui rassure ceux qui veulent nous suivre”, affirme l’entrepreneur. Une méthode qui peut paraître étonnante, mais qui permet d’atteindre un bilan carbone cinquante fois moins élevé que les produits importés au sein du 101ème département. Ou encore, de cultiver l’équivalent de la surface d’un stade de football dans un seul conteneur. Sans parler du goût et de la proximité, loin d’être un fantasme, Mimea espère à l’horizon 2023 devenir la première exploitation de ce genre à Mayotte.
Des avantages multiples pour le territoire
Jardin potager d’un genre nouveau, Mimea proposera des fraises, des tomates, des salades iceberg, des plantes aromatiques, mais aussi des micro-pousses, très en vogues dans la cuisine actuelle. Objet de curiosité, ce laboratoire grandeur nature prévoit également de s’ouvrir au public. “L’un de nos objectifs à terme sera de proposer de l’agro-tourisme en faisant visiter nos lieux de production et montrer à tous qu’il est possible de produire ces végétaux sans intrants chimiques à Mayotte”, expose Carine Médar. Par ailleurs, le couple tient à former ses futurs employés et à embaucher du personnel au niveau local. Développer un projet vertueux pour Mayotte et sa population, voilà tout le défi que s’est lancé Mimea.
Pour voir ce projet couler des jours heureux sur l’île aux parfums, le couple a créé une cagnotte en ligne qui servira à financer les premiers stocks nécessaires au lancement de l’exploitation.
Des contreparties pour les contributeurs au projet
Pour chaque don, Mimea a pensé à une contrepartie. Panneau de remerciements avec le nom des contributeurs, panier garni composé d’un assortiment de produits issus des premières récoltes, visite de l’exploitation avec explication du concept des conteneurs hydroponiques ou encore un conteneur baptisé à votre nom, celui de la personne de votre choix ou de votre entreprise avec une plaque officielle. Allant de 10 à 1.500 euros, ces dons récompensés s’ajoutent à ceux affichant un montant libre.
Lien vers la cagnotte :
https://miimosa.com/fr/projects/pour-une-agriculture-urbaine-a-mayotte#description