Les vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua « ne demandent qu’à être valorisés »

Le Conservatoire du littoral et la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou s’engagent pour la valorisation et la restauration des vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua. Afin de nommer officiellement l’intercommunalité gestionnaire du site, une convention a été conclue entre les deux entités par Agnès Vince, directrice du Conservatoire du littoral et Rachadi Saindou, président de la Cadema.

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Les vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua, propriété du Conservatoire du littoral viennent d’être mis en gestion à la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (photo
Cadema).

À Mayotte, le Conservatoire du littoral protège près de 3.000 hectares de rivages boisés, sableux ou rocheux répartis sur 21 sites. Après deux premières conventions signées avec les communautés de communes de Petite-Terre et du sud, le Conservatoire du littoral acte sa troisième convention de gestion avec la communauté d’agglomération DembéniMamoudzou (Cadema) ce lundi après-midi. Une convention qui fait de la Cadema la gestionnaire de l’anse et des vestiges de l’usine sucrière d’Hajangoua. Elle a été réalisée en présence d’une délégation du Conservatoire du littoral, avec entre autres, sa directrice Agnès Vince et la présidente du conseil d’administration, Agnès Langevine. « Cette signature marque d’abord notre souhait, en tant qu’établissement public de l’État de travailler de façon très étroite avec les collectivités territoriales », atteste Agnès Vince.

Une gestion accordée à l’intercommunalité

Ce domaine sucrier implanté à Hajangoua, créé aux alentours des années 1850, est l’un des plus anciens de Mayotte. L’abandon des lieux par les propriétaires a eu lieu après le cyclone de 1898. Il est la propriété du Conservatoire du littoral depuis 2010. Des vestiges sucriers « qui ne demandent qu’à être valorisés, restaurés et sauvegardés », admet Christian Beillevaire, responsable de l’antenne de Mayotte du Conservatoire du littoral. Cette signature acte donc une mise en gestion globale du site, qui « n’est pas un moment où le propriétaire se désengage, au contraire, le propriétaire mandate un autre acteur public pour poursuivre un certain nombre d’objectifs », avertit la directrice. Le premier est de s’engager sur la restauration des écosystèmes d’interface terre-mer, avec comme fil conducteur la reconquête de la biodiversité, de la renaturation et « de travailler dans un contexte d’adaptation, à la fois sur les aspects agricoles, de zones humides, de mangroves et de protéger la richesse que cela constitue », poursuit-elle.

La communauté d’agglomération s’engage ainsi dans un projet d’aménagement et de préservation du site, visant à valoriser à la fois les ruines de l’usine et le patrimoine naturel, historique et culturel. L’objectif premier pour l’intercommunalité est de « proposer une offre culturelle, mémorielle, touristique et environnementale », argumente Eva Kerharo, DGS par intérim à la Cadema. Pour le Conservatoire du littoral, le gestionnaire a « une responsabilité d’entretenir le site, de le restaurer si besoin », note Christian Beillevaire. Afin de mener à bien les différentes mesures de gestion choisies, un travail en commun va s’engager, avec notamment la formation d’agents par le Conservatoire. « Dès lors que vous devenez gestionnaire, nous allons pouvoir travailler sur le plan de gestion, qui devient comme une feuille de route commune », confirme Agnès Vince.

Un futur jardin mahorais

Cette zone de vestiges pourra être progressivement ouverte au public, une fois franchies les étapes de diagnostic, nettoyage, défrichement et après des « phases de sauvegarde et sans doute, de fouilles archéologiques, réalisées pour mieux comprendre le site », concède le responsable d’antenne. En mars 2022, la Fondation du patrimoine, au travers de son loto du patrimoine, avait accordé une aide de 460 000 € pour la restauration de ce lieu historique. A terme, ce haut lieu culturel et historique pourrait accueillir un jardin ouvert au public, avec un cheminement pour y découvrir les différents vestiges stabilisés et une exposition. L’intercommunalité a pour ambition de proposer une visite plus globale en y organisant l’activité agricole et proposer une reconstitution d’un jardin mahorais.

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