En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de Mayotte. Afin de surveiller son activité, un réseau de surveillance volcanologique et sismologique a été créé. Vendredi 31 mars, des scientifiques de ce réseau présentaient les connaissances actuelles de l’activité volcanique au centre universitaire de Mayotte.
« En 2018, une succession de séismes a été ressentie. Nous pouvons même parler d’un essaim de séismes tant ils étaient nombreux », rappelle en introduction Charlotte Mucig, directrice régionale du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) à Mayotte. Ce vendredi 31 mars, la scientifique présentait les connaissances actuelles de l’activité volcanique au large de Mayotte aux étudiants du centre universitaire de Dembéni. Au total, 1.330 séismes ont été recensés en mai 2018, d’une magnitude supérieure à 3,5.
« Nous avons perdu près de vingt centimètres »
Peu de temps après, les scientifiques du BRGM ont identifié que l’île se déplaçait vers l’Est et s’enfonçait. « Il s’agit d’un phénomène naturel sur les îles volcaniques. Elles s’enfoncent doucement. Mais d’ordinaire, il s’agit d’un mouvement très lent. Or à Mayotte, nous avons perdu près de vingt centimètres après la succession de séismes », détaille Charlotte Mucig.
C’est à ce moment-là que les scientifiques du territoire ont émis l’hypothèse de la création d’un volcan. Une chambre magmatique a ainsi pu être identifiée lors des premières recherches océanographiques réalisées sur le Marion Dufresnes II en 2019. « Cette chambre magmatique a commencé à se vidanger et le magma, en se déversant de la chambre, a entrainé la déformation du fonds de l’océan, sur lequel repose Mayotte. C’est ainsi que l’île s’est affaissée », souligne la directrice régionale du BRGM.
Un réseau de surveillance
Cette chambre magmatique a ensuite l’émergence d’un petit volcan sous-marin. « Nous sommes toutefois sur un tout petit volcan comparé au volcan historique qu’est Mayotte. » Ce volcan de 820 mètres, soit 1,5 fois le mont Choungi, est d’un diamètre de cinq kilomètres. Mais alors que toutes les îles françaises d’origine volcanique disposent d’un observatoire pour surveiller les volcans, Mayotte ne disposait jusqu’à lors d’aucun appareil de surveillance. En février dernier, le gouvernement a donc annoncé la création du Revosima, un réseau qui permet de surveiller l’activité volcanique et ainsi de protéger les habitants.
Grâce à ce moyen de surveillance, les recherches sur le volcan Fani Maoré vont pouvoir se poursuivre.