Les feux de forêt se multiplient avec la culture sur brûlis, comme à Acoua

L’incendie ayant déjà ravagé vingt hectares de forêt à Acoua est toujours en cours, ainsi que d’autres déclarés ces derniers jours sur l’île. Des feux provoqués par la pratique du brûlis, davantage prisée depuis que le cyclone Chido a ravagé les cultures.

Le feu de forêt qui a commencé à frapper Acoua ce vendredi n’est toujours pas totalement maîtrisé ce mercredi et a touché une trentaine d’hectares, mobilisant une vingtaine de pompiers. « Le feu est partiellement maîtrisé, mais pas totalement. On a encore des hommes sur le terrain », indique ce mercredi en fin de journée Costa Bacar, responsable de la communication du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte. Plus d’une vingtaine de personnes ont dû être évacuées par la gendarmerie, indique la préfecture dans un communiqué. « Ces feux, d’origine accidentelle ou volontaire, ont causé des destructions importantes des quelques végétations encore présentes, mettant en péril la sécurité des populations vivant à proximité et l’écosystème local », écrit la préfecture de Mayotte.

« Les feux en ce moment sont tous liés aux arbres tombés avec Chido, qui ont séché depuis, ce qui favorise leur prise de feu », précise-t-il. La sécheresse des arbres tombés le 14 décembre est donc en cause, ainsi que des rafales de vent pouvant pointer jusqu’à 80km/h. Ces conditions impliquent des flammes rampantes se propageant rapidement et qui sont donc plus difficiles à maîtriser.

15 feux sur 20 dus aux brûlis

À cet incendie s’ajoutent d’autres feux de forêt actuellement en cours, à Kawéni, Combani et Vahibé depuis mardi. En tout, ils ont brûlé plus de 100 hectares. « Ces incendies ont lieu en pleine forêt, dans des endroits inaccessibles. Il y a des difficultés d’accès pour les pompiers », ajoute le responsable de la communication du Sdis de Mayotte.  

Ces différents feux ont été causés par la pratique de culture sur brûlis. Cette méthode de défrichement des parcelles par le feu est souvent utilisée pour la fertilité à brève échelle qu’elle peut conférer aux sols. Depuis le cyclone et la perte de nombreuses cultures, cette pratique s’intensifie. « Sur vingt feux qu’on a recensés, quinze étaient liés à la culture sur brûlis », constate Costa Bacar. « Malheureusement, cette pratique a un impact sur les forêts de Mayotte », ajoute-t-il, insistant pour rappeler que cette méthode de défrichement est interdite.

La préfecture de Mayotte a communiqué ce mercredi soir en rappelant cette interdiction sur l’ensemble du territoire. « Ces feux de forêts, souvent causés par des brûlis volontaires, représentent une menace grave pour notre environnement, et notre faune déjà très affaiblie par les derniers événements climatiques qui ont frappé Mayotte », indique-t-elle, ajoutant que bien qu’ancienne, cette pratique met en danger les écosystèmes et les vies humaines, en plus de polluer l’air et de favoriser l’érosion en fragilisant le sol. De plus, cette pratique limite « l’infiltration et le stockage de l’eau en profondeur, mettant à mal à terme la ressource en eau du territoire ».

 

Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.

Le flash infos du jour

2025-01-12
Lundi 06 janvier

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes

À la Une