Les autorités de Mayotte unies pour combattre le braconnage des tortues

C’est au coeur de la plage de Grand Moya en Petite-Terre que le préfet, le conseil départemental et les associations environnementales ont mis en lumière leur nouveau plan d’actions commun pour lutter contre le braconnage des tortues. Deux propositions principales y émanent pour converger les idées afin que les efforts fournis par chacun portent leurs fruits.

La lutte contre le braconnage des tortues semble être un combat sans fin à Mayotte. Les actions se multiplient mais leur efficacité questionne. “Il y a énormément d’initiatives qui sont prises pour protéger les tortues à Mayotte, mais elles manquent de coordination, il n’y a pas de stratégie. Chacun est dans sa ligne de sprint et personne ne regarde ce qu’il se passe à côté”, dénonce d’emblée le préfet de l’île. C’est la raison pour laquelle, les autorités et trois associations environnementales (Oulanga na nyamba, les Naturalistes, et Sea Sheperd) ont décidé de s’unir autour d’un plan d’actions commun. Pour se faire, un groupe de coordination opérationnel va être créé. “Il devra définir une stratégie et il décidera très concrètement des actions à conduire, des protections à mettre en place, il règlera les problèmes qui persistent depuis des années”, détaille Jean-François Colombet. La première réunion du groupe doit se tenir le 15 décembre prochain.

Une inclusion à plusieurs niveaux

Le plan d’actions en question a l’ambition de travailler avec les différents acteurs de Mayotte qui se sentent concernés par le sujet, de près ou de loin. Les communes et les intercommunalités sont les premiers ciblés. “Nous souhaitons signer des contrats de sauvegarde des tortues pour chaque site. Cela engagera le maire ou le président de la collectivité concerné, le conseil départemental et l’État sur 3 ans”, soutient le préfet.

L’appareil judiciaire est également invité à prendre part à ce nouveau plan, même si officiellement il ne figure pas sur les papiers. Le substitut chargé des sujets environnementaux au tribunal judiciaire de Mamoudzou pourra intervenir s’il le souhaite et consulter le travail fait par les différents acteurs. “Je pense que l’autorité judiciaire fait bien son travail. Mais il est important qu’elle comprenne le contexte, les enjeux et les actions menées au-delà de la procédure”, estime Jean-François Colombet.

Raïssa Andhum, 3ème vice-présidente du conseil départemental, en charge de l’aménagement et du développement durable l’avoue, “nous avons fait un état des lieux et nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvions pas assurer cette mission seuls. Il fallait une collaboration plus large”. Pour cela, ils se sont appuyés sur le travail considérable des associations qui commençaient à perdre espoir. “Nous sommes très agréablement surpris par les engagements pris aujourd’hui. Cela fait très longtemps que nous les attendons”, rappelle Jeanne Wagner, directrice de l’association Oulanga na Nyamba. Cet engagement fort du Département et de l’État est supposé envoyer un message d’espoir aux Mahorais. Mayotte est enfin prête à protéger cette richesse naturelle.

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