Depuis trois semaines, les carcasses de voitures rassemblées sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou, sont en train d’être enlevées pour être traitées. Une opération assurée par Caza Pièces Auto, qui s’inscrit dans une mission de lutte contre les véhicules hors d’usage endossée par la police intercommunale de l’environnement, de l’urbanisme et de la publicité de la Cadema (communauté d’agglomération Dmebéni-Mamoudzou).
Plus de 300 carcasses de voitures étaient encore présentes, il y a trois semaines, sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou. Ce vendredi matin, elles ne sont plus qu’une petite vingtaine, allongées sur un parterre de débris automobiles. Portes, pare-brise, volants, sièges… Il faut enjamber quelques pièces pour retrouver Moos Boina, gérant de Caza Pièces Auto, chargé par la Ville et l’éco-organisme Ameda (association mahoraise pour l’élimination des déchets de la filière automotive) de traiter ces véhicules hors d’usage (VHU). « La mairie a regroupé ces carcasses ici pour qu’on puisse les récupérer plus facilement” » explique-t-il. Depuis le début de l’opération, ses camions viennent délester le terre-plein d’une vingtaine de voitures par jour en moyenne, pour les amener sur le site de l’entreprise, à Longoni, et les dépolluer avant de les compacter et de les mettre en conteneur pour finir leur recyclage à La Réunion ou dans l’Hexagone. Ce jour-là, il ne reste plus que de petites camionnettes, qu’il a fallu néanmoins scier pour pouvoir les transporter.
« Un gros travail de détection »
Une mission qui s’inscrit dans une politique globale de la Ville et de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) de lutte contre les VHU. Un dossier sur lequel travaille particulièrement la police intercommunale de l’environnement, de l’urbanisme et de la publicité créée en mars 2024. Cette dernière a recensé tous les véhicules à l’abandon présents sur le terre-plein, mais pas que. Depuis neuf mois, elle marque l’ensemble des carcasses qu’elle croise sur le territoire de l’intercommunalité. « Tout est identifié et enregistré sur nos bases de données. C’est un gros travail de détection, car certains VHU sont dissimulés dans la nature », relate Saïd Zahari, chef des huit policiers intercommunaux, présent ce vendredi comme à chaque enlèvement de véhicule pour constater que tout se déroule comme prévu et mettre à jour les données des VHU retirés de l’espace public. Une mission nécessaire, ces déchets représentant un réel danger pour l’environnement et la santé publique. En effet, l’écoulement des fluides de ces voitures s’infiltre dans le sol et le pollue, tandis que l’eau des pluies qui s’accumule dans ces carcasses attire les moustiques et favorise la propagation des maladies comme la dengue. « Cela nuit à la population et au paysage », estime le policier.
D’ici deux semaines, Saïd Zahari espère que le terre-plein sera entièrement débarrassé. Mais la tâche ne sera pas finie pour autant. Outre le dernier coup de balai que devra subir l’endroit, d’autres points de rassemblement de VHU devront finir d’être vidés. « On en a à Tsararano, à Ongojou, à Cavani Sud… », liste celui qui, avec son équipe, est venu à bout d’environ 400 véhicules délaissés depuis la création de son service.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.