La nouvelle brigade de Chirongui part à la chasse aux déchets

La Ville de Chirongui a décidé de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre les déchets dans la commune. Depuis cet été, la brigade anti-saletés incivilités (Basi) patrouille pour traquer les dépôts sauvages. Actuellement, elle mène un gros travail pour retirer les carcasses de voitures.

« Rue de l’Hôtel de Ville, il y a un dépôt de machine à laver », indique par téléphone, ce jeudi matin, un agent aux services techniques. Ils interviendront un peu plus tard pour retirer l’encombrant. Ce jeudi, la brigade anti-saletés incivilités (BASI) a entamé sa patrouille. Créée fin juillet et forte de dix personnes, ce ne sont pas les délinquants qu’ils recherchent mais les dépôts sauvages. Pour cela, pas besoin d’aller bien loin. A quelques mètres de la mairie, les agents trouvent une machine à laver abandonnée, un peu plus loin un micro-ondes et à deux pas de là, une gazinière. Autant d’encombrants entreposés au cours des derniers jours. L’individu qui abandonne une pièce d’électroménager dans la rue encourt une amende de 135 euros. Mais avec ce type de déchets, la principale difficulté qu’ont les agents est « de retrouver le propriétaire », explique Chadade Ben Soilihi. Aucune trace d’identité ne se trouve sur les appareils.

Le but de la brigade anti-saletés incivilités (Basi) ? Lutter contre les dépôts sauvages d’ordures ménagères et de carcasses de voitures. Elle a été mise en place par Chaharoumani Chamassi, directeur de la sécurité et de la prévention de la délinquance dans la municipalité depuis fin juin. Basi signifie aussi « ça suffit » en shimaoré. Sa création s’inscrit dans une volonté de la Ville de Chirongui de faire la guerre aux déchets.

200 carcasses de voitures

Depuis mi-septembre, les agents s’attaquent à un gros chantier : le démantèlement de la décharge sauvage de carcasses de voitures situées sur l’ancien terrain de foot de la commune. 200 véhicules hors d’usage (VHU) y étaient entreposés. « Aujourd’hui, il en reste 100 », annonce l’ancien capitaine de police. Ce jeudi matin, la brigade s’active pour identifier les véhicules en compagnie de la police municipale. Ils essayent de remonter au propriétaire via la plaque d’immatriculation ou le numéro de châssis. Si ces deux ne sont plus là ou plus visibles, les agents font appel à Casa pièces auto qui vient les chercher pour les détruire.

Ce site est un lieu où les individus déposent clandestinement leurs véhicules hors d’usage. Ces carcasses dans l’espace public représentent un véritable danger. « Cela pose des problèmes d’insalubrité et de santé », souligne Chaharoumani Chamassi. Pourtant, des enfants y jouent régulièrement. « Il y a quelques semaines, deux de 4-5 ans jouaient parmi la carcasse et un feu s’est déclaré », raconte Chadade Ben Soilihi. Pour l’abandon d’un véhicule hors d’usage, l’individu encourt 75.000 euros d’amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement.

L’autre mission de la brigade est de faire de la prévention. « Si on veut changer les mentalités, il faut prévenir, expliquer, sensibiliser », insiste le directeur de la sécurité. Il espère que le travail mis en place à Chirongui inspirera d’autres communes.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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