« La mangrove nous protège alors le minimum est de la protéger aussi »

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Au total, ce sont plus de trente sacs poubelles qui ont été ramassés par les soixante jeunes.

Du 26 au 28 juillet, s’est déroulé le premier festival de la mangrove à Chirongui. Organisé par l’Association Mangrove Environnement, cette première édition a débuté vendredi par une action nettoyage de mangrove avec les enfants. Le but ? Les sensibiliser à protéger cet écosystème fragile.

A peine 9 h, ce vendredi 26 juillet, Boina Saïd Boina, président de l’Association Mangrove Environnement (AME) distribue des sacs poubelles aux enfants pour l’opération nettoyage de la mangrove de Chirongui. Le rendez-vous a été donné au stade de football de la commune qui se situe dans l’arrière-mangrove.  « Quand la marée est haute, l’eau arrive jusqu’ici », fait remarquer le président de l’association.

Protectrice de la biodiversité

Ils sont près de soixante venus d’associations de Tsimkoura, Web site et la Maison de famille de la communauté d’agglomération du sud. Rencontrés près du stade, les jeunes du CCAS se sont aussi laissé convaincre de participer. « Qui peut me dire ce qu’est une mangrove ? », questionne Boina Saïd Boina. « La mangrove, c’est la forêt entre la terre et la mer, les arbres s’appellent des palétuviers. Pourquoi on doit la protéger ? », poursuit l’animateur. « Parce qu’elle protège les maisons contre les tsunamis », essaie une petite fille. « Exact, mais pas seulement. Elle protège les poissons, des espèces d’animaux. Les racines des palétuviers stoppent aussi les déchets. Alors le minimum que l’on peut faire c’est de la protéger aussi. »

Ce nettoyage de la mangrove a été organisé au début du festival de la mangrove, le premier qui a lieu à Mayotte. « Les enfants, le but c’est de nettoyer le site pour pouvoir faire les activités ce week-end », explique l’intervenant. Animations et stands de sensibilisation se sont installés en lisière de la mangrove, samedi ; et une sortie kayak de Tsimkoura à l’îlot Karoni s’est déroulée le lendemain. Ce vendredi au signal, les jeunes âgés pour la plupart de 6 à 10 ans, se sont élancés dans la mangrove armés de leur sac poubelles -presque aussi grands qu’eux- prêts à ramasser bouteilles, canettes et tous les résidus laissés par l’homme.

3.700 palétuviers plantés

Le lieu choisi par Boina Saïd Boina, fondateur de l’assocation Mangrove Environnement (AME) en 2015, n’a pas choisi. « J’ai grandi ici à Chirongui autour de la mangrove. Après plusieurs années à La Réunion, en revenant à Mayotte, j’ai remarqué à quel point la mangrove a été dévastée. » Ce choc lui fait prendre conscience de l’importance de protéger ce milieu qui « retient plus de CO2 que toutes les autres forêts », l’association est créée peu après. Hormis les actions de sensibilisation, les membres plantent également des palétuviers. Depuis sa création, 3.700 palétuviers ont été plantés. Tadjidine Madi est agent technique au sein d’AME, il est en charge des plantations des espèces. Chaque jour, il vient ici sur la plage en bordure de Tsimkoura, « aujourd’hui, la mer vient beaucoup plus loin, avec la disparition de palétuvier la mer monte davantage. Avant on cultivait le maïs sur la plage », se souvient-t-il.

« Vous avez travaillé pour votre génération »

La mangrove de Chirongui est l’une des plus riches de l’île, elle abrite sept espèces de palétuviers sur les huit que compte Mayotte. Ce vendredi, pour les enfants, cette opération nettoyage a pris des allures de jeu, à l’issue d’une heure de chasse aux déchets, un butin de trente sac poubelles remplis a été ramassé. Boina Saïd Boina félicite les jeunes : « Ce n’est pas pour moi, ni pour vos parents que vous avez travaillés mais c’est pour vous, vous avez préservé la mangrove pour votre génération », s’enthousiasme-t-il.