Afin de lutter contre les atteintes à l’environnement, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou et Mayotte nature environnement (MNE) ont signé un partenariat, ce vendredi, pour collaborer grâce aux données récoltées sur la plateforme « Sentinelles de la nature ». Au travers de ce partenariat, les actions pourront être menées avec rapidité, afin de résorber les déchets sauvages.
C’est un fait, la pollution et les déchets sont une menace pour l’île de Mayotte. Face à ce constat, des actions sont menées pour lutter contre ce fléau. La collaboration pour partager les connaissances entre les acteurs institutionnels et associatifs peut offrir une perspective plus complète des enjeux environnementaux. C’est ainsi que la convention entre Mayotte nature environnement (MNE) et la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) est née. « La fragilité de nos espaces naturels, la volonté de préserver notre environnement exige une mobilisation sans faille et de chacune d’entre nous », admet Rachadi Saindou, président de la Cadema, lors de la signature de la convention, ce vendredi matin. Cette ambition passe alors par la réduction et la valorisation des déchets.
Le citoyen au cœur
Ainsi, afin de lutter contre les atteintes à l’environnement, MNE et la Cadema vont collaborer grâce aux données récoltées sur la plateforme « Sentinelles de la nature ». Cette plateforme, développée par France nature environnement, est portée par l’association localement. Celle-ci permet de mettre le citoyen au cœur de la protection de l’environnement en l’accompagnant dans le signalement et le traitement des atteintes à l’environnement et dans la valorisation des initiatives qui œuvrent pour sa préservation. De son côté, la Cadema a déployé des dispositifs pour le captage de l’ensemble des déchets produits sur son territoire. Ces actions « couvrent actuellement plus de 70 % du territoire », note le président de la Cadema. Le budget dédié à la collecte s’élève à plus de sept millions d’euros. Sur l’année 2022, ce sont plus de 30.000 tonnes de déchets qui ont été ramassés.
Avoir une stratégie d’action
Partant de cette expérience de terrain préoccupante, l’intercommunalité a décidé « le renforcement de ses missions afin d’apporter des solutions concrètes aux habitats de l’agglomération ». Ainsi, des ambassadeurs écogestes ont été formés et une police intercommunale de l’environnement verra le jour. Dans la continuité des actions, le partenariat conclut entre les deux entités « s’inscrit totalement dans notre dynamique », confirme Rachadi Saindou. L’alliance créée au travers de la plateforme permettra « d’avoir une stratégie d’action », indique Houlam Chamssidine, président de Mayotte nature environnement. Ainsi, l’association pourra « déployer des actions de sensibilisation, de formation et d’éveil de conscience », complète-t-il.
Des menaces croissantes
Une sensibilisation qui devient optimale lorsqu’elle est accompagnée de données, « puisque quand vous avez des données, ça vous permet d’avoir des éléments concrets et donc, d’agir plus efficacement », note Houlam Chamssidine. Cette signature conduira à une mutualisation des ressources, des connaissances et la participation active des citoyens, ce qui constitue « une force phénoménale face aux menaces croissantes sur la nature à Mayotte », d’après le président de l’intercommunalité.
Une soixantaine de signalements ont d’ores et déjà été publiés sur la plateforme, depuis son lancement en juin dernier. Ces derniers portent notamment sur des pollutions de rivières, des déchets ou encore des véhicules hors d’usage.