Pour stopper la prolifération des maladies liées à la contamination de l’eau, comme la fièvre typhoïde, la ville de Koungou vient de créer une « brigade verte ». A partir du 6 février, quatorze personnes iront au contact de la population des quartiers informels pour faire de la sensibilisation et tenter de changer les comportements.
« Sur les 47 cas de fièvre typhoïde déclarés au centre hospitalier de Mayotte, 27 ont été recensés à Koungou, soit plus de la moitié. Et tout un quartier s’est retrouvé infecté », s’inquiète Mounirou Ahmed Boinahery, directeur général adjoint des services, en charge du développement humain, économique et social de la Ville de Koungou. Un constat qui a poussé la collectivité à réagir, afin de limiter la prolifération de la maladie, liée à la contamination de l’eau. Avec l’agence régionale de santé (ARS), la ville a décidé de mettre en place une « brigade verte », comme l’a fait Mamoudzou l’an dernier (lire Flash Infos du 28 janvier 2022). L’objectif : aller au contact des populations des quartiers informels afin de les sensibiliser pour éviter qu’ils ne consomment l’eau de la rivière. « Elle est impropre », assure le DGA. « Il y a des élevages de poules à proximité, qui rejettent leurs excréments dans le cours d’eau, les habitants y font également leurs besoins et de nombreux déchets la polluent. »
« Limiter le volume de déchets dans la rivière »
A partir du 6 février, treize agents et un encadrant auront donc pour mission de prévenir les habitants, mais également de les inciter à ne plus jeter leurs déchets dans les cours d’eau. « L’enjeu est également de sensibiliser à la protection de l’environnement », poursuit Mounirou Ahmed Boinahery. « Avec cette brigade, nous espérons pouvoir limiter le volume de déchets déversés dans la rivière. » Et la municipalité ne souhaite pas se limiter au village de Koungou. A moyen terme, elle envisage d’intervenir à Majicavo, Kangani et Longoni. Ce dernier village étant d’ailleurs celui où le taux d’incidence était le plus élevé pour la fièvre typhoïde entre 2016 et 2019, selon Santé publique France. « Nous n’allons pas attendre qu’il y ait d’autres contaminations dans les autres villages », insiste le DGA. Trois agents supplémentaires devraient ainsi venir renforcer la brigade dans les mois à venir.
Prévenir les problèmes de santé publique
D’autant que les enfants, en allant à l’école, peuvent favoriser la propagation de la maladie en la transmettant à leurs camarades. « Nous craignons que cela provoque un effet boule de neige. La fièvre typhoïde est une maladie très contagieuse. Il s’agit d’un véritable problème sanitaire qui provoque des diarrhées aiguës. » Au-delà de cette maladie, la brigade verte aura pour rôle de prévenir d’autres problèmes de santé publique comme la propagation de la leptospirose, par exemple, qui s’intensifie pendant la saison des pluies.