Déchets : « Il y a le souhait d’aller le plus possible à la source »

Partenaire financière ou technique du Sidevam, une délégation de l’Ademe était à Mayotte, ce lundi 3 avril. Une rencontre a eu lieu entre son président Boris Ravignon et celui du syndicat de collecte de déchets, Houssamoudine Abdallah. Les deux ont abordés le thème de l’économie circulaire, véritable enjeu sur une île qui croule sous les déchets.

Boris Ravignon, le président national de l’Ademe, n’était à Mayotte que pour un bref passage. Cependant, l’intérêt de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie pour l’île n’est pas temporaire. Il est même assorti depuis des années d’une aide à la fois financière (près de 800.000 euros) et d’une autre dans le cadre d’études en ingénierie. « On a une mission, assurer et permettre à un maximum d’acteurs, dont les collectivités, de s’engager dans la transition écologique. Ici, il s’agit de l’économie circulaire », dévoile le président de l’Ademe, en sortant d’une réunion dans les locaux du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte), à Dzoumogné, ce lundi matin. Il rappelle ainsi que l’Agence avait aidé dans la création du site d’enfouissement des déchets situés dans le même village. « C’était important à ce moment-là par rapport au très grand nombre de décharges sauvages qui existaient sur l’île », fait-il remarquer. Une aide de 4 millions d’euros a aussi permis à l’immense fosse d’être dotée par Star Urahafu d’un système de production en biogaz qui fonctionne depuis quelques semaines maintenant.

De prochaines déchetteries fixes

Mais si l’Ademe, qui compte quatre personnes à Mayotte (le siège régional est à La Réunion), s’intéresse aussi au territoire, c’est qu’il y a plusieurs enjeux importants. « Ce sur quoi nous devons travailler très rapidement, il y a deux choses. D’abord, il y a la mise en place d’un réseau de déchetteries (N.D.L.R. huit sont prévues, dont la première à Malamani sera en travaux en mai). Ensuite, il y a le souhait d’aller le plus possible à la source, je pense aux gestes de consommation ou au tri sélectif. Il faut éviter que des plastiques, des métaux, des cartons ne finissent stocker avec les ordures ménagères dans la décharge. On peut et on doit en faire autre chose », estime Boris Ravignon.

A ses côtés, Houssamoudine Abdallah ne dit pas autre chose. « Parmi les projets-phares, il y a le centre de tri. Nous avons le site d’enfouissement qui était prévu pour trente ans (N.D.L.R. il pourrait se remplir en « dix ou treize ans » selon la Star). Ça peut aller très très vite. Le centre de tri serait donc une solution intéressante pour nous », admet le président du Sidevam, qui est actuellement à mi-mandat.

Le réseau de supérettes Douka Bé étant assez étendu sur l’île, leur mission devrait être prochainement de récolter les déchets pouvant faire l’objet d’un recyclage. « Ils pourront collecter le maximum de flux, emballages, bouteilles en plastique. Ça sera un projet Made in Mayotte », dit avec enthousiasme celui qui est aussi maire de Sada.

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